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Question écrite n° 5-2815

de Sabine de Bethune (CD&V) du 20 juillet 2011

à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, chargée de l'Intégration sociale

La boisson Gold Strike

boisson alcoolisée
publicité
alcoolisme
autorisation de vente
sensibilisation du public

Chronologie

20/7/2011Envoi question
30/11/2011Réponse

Requalification de : demande d'explications 5-876

Question n° 5-2815 du 20 juillet 2011 : (Question posée en néerlandais)

Dernièrement, il a été fait état d'un nouveau battage médiatique au sujet de la boisson Gold Strike, une liqueur ayant une teneur en alcool de 50 % et qui se boit dans des verres à shooter, en observant un rituel. C'est nettement supérieur au pourcentage moyen d'alcool de 40% des autres spiritueux tels que la vodka et le whisky ou aux 4 ou 5% d'une bière. C'est principalement parmi les jeunes, dans la vie estudiantine, que cette boisson serait rapidement devenue populaire.

Le professeur Jan Tytgat, toxicologue à la KULeuven met en garde contre cette boisson. Par consommation, on absorbe douze fois plus d'alcool que pour une bière. Les molécules des arômes tels que la cannelle, la noix et la réglisse peuvent avoir des effets psychédéliques qui sont renforcés par la combinaison avec l'alcool. D'après le Pr Tytgat, une bouteille entière d'un demi-litre contient une concentration mortelle.

Entre-temps, le producteur a également mis sur le marché une version « light », le Silver Strike, dont la teneur en alcool est de 30 %.

L'association Vereniging voor Alcohol- en Drugsproblemen attribuerait le succès du Gold Strike à la popularité croissante des spiritueux en général.

Voici mes questions.

1. La boisson Gold Strike respecte-t-elle toutes les dispositions légales ? Sa mise sur le marché est-elle légale ?

2. La ministre a-t-elle vérifié si la publicité pour cette boisson est conforme à la Convention du 12 mai 2005 en matière de conduite et de publicité des boissons contenant de l'alcool? Dans l'affirmative, quelles sont les conclusions ?

3. La ministre prévoit-elle ou a-t-elle entrepris des actions pour sensibiliser les jeunes aux dangers du Gold Strike et des spiritueux en général ?

Réponse reçue le 30 novembre 2011 :

1. La boisson que vous mentionnez n’enfreint aucune législation relative à la Santé publique pour lesquelles mes services sont compétents.

2. Comme vous le mentionnez, la Convention en matière de conduite et de publicité des boissons contenant de l’alcool vise notamment à protéger les jeunes des effets néfastes de la publicité pour les boissons alcoolisées. Cette convention constitue un système d’autorégulation. Dans le cadre actuel, c’est au Jury d'Éthique Publicitaire (JEP), après introduction d’une plainte, de se prononcer sur le respect ou non des dispositions de la convention. Mes services n’ont aucune compétence quant à l’application de cette convention. Je vous conseille donc de porter plainte auprès du JEP si vous considérez que le marketing effectué pour ce produit enfreint les règles émises dans la convention.

3. Au même titre que d’autres boissons fortement alcoolisées, la boisson que vous mentionnez fait partie de la catégorie des alcools forts interdits au moins de 18 ans. Le contrôle de la vente de ces produits étant, depuis peu, de la compétence du Service public fédéral (SPF) Santé publique (compétence partagée avec la Police), mes services s’efforcent de renforcer la bonne application de cette mesure en effectuant un nombre important de contrôles et en sensibilisant les organisateurs de fêtes locales. Par ailleurs, une campagne d’information sur l’interdiction de vente d’alcool au mineurs de moins de 16 et de moins de 18 ans, financée par le Fonds fédéral de lutte contre les assuétudes, sera lancé dans les jours qui viennent. D’autres campagnes de prévention sont bien évidemment possibles, mais elles relèvent des mes collègues des entités fédérées.