Sénat de Belgique - Belgische Senaat - Belgian Senate

Journée d'étude sur l'application de la Convention de La Haye
sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants

Studiedag over de toepassing van het Verdrag van Den Haag
betreffende de burgerrechtelijke aspecten van internationale ontvoering van kinderen

Seminar on the application of The Hague Convention
on the civil aspects of international child abduction

Bruxelles - Brussel - Brussels

29 - 03 - 2000

Compte rendu - Verslag - Report

    Session du matin - Ochtendvergadering - Morning session
    Coprésidence - Co-voorzitterschap - Co-chair
    Anne-Marie LIZIN - Josy DUBIÉ

    Armand De Decker,

    Président du Sénat - Voorzitter van de Senaat - President of the Senate

    Marc Verwilghen,

    Ministre de la Justice - Minister van Justitie - Minister of Justice

    William Duncan, Bureau permanent de la Convention de La Haye - Permanent Bureau van de Conventie van Den Haag - Permanent Bureau of The Hague Convention

    André Van Oudenhove, Président du Collège des procureurs généraux - Voorzitter van het College van Procureurs-generaal - Chairman of the National College of Attorneys general

    Lady Meyer, Coprésidente du, co-voorzitter van, co-chair of
    « International Centre for Missing and Exploited Children »

    Mary E. Banotti, membre du Parlement européen, médiatrice pour les enlèvements d'enfants - lid van het Europees Parlement, ombudsvrouw voor kinderontvoeringen - member of the European Parliament, ombudswoman for international child abduction

    Session de l'après-midi - Namiddagvergadering - Afternoon session
    Coprésidence - Co-voorzitterschap - Co-chair
    Anne-Marie LIZIN - Marcel COLLA

    Daniel Cardon de Lichtbuer, Président de - Voorzitter van - Chairman of « Child Focus »

    Témoignages - Getuigenissen - Testimonies

    M.-de h.-Mr. Ph. Paquay, Lady Meyer, Mme-mevr.-Ms. X

    Break

    Échange de vues - Gedachtewisseling - Discussion

    Moderators : M.-de h.-Mr. de Vadder, M.-de h.-Mr. P. Vrebos

    Panel : M.-de h.-Mr. W. Duncan, Mme-mevr.-Ms. M.-Th. della Faille
    de Leverghem-d'Oreye, Mme-mevr.-Ms J. De Schrijver, M.-de h.-Mr. J. Gauthier,
    Prof. M. Fallon

    Conclusions - Besluiten - Conclusions

    Réception - Receptie - Reception

Avant-propos - Voorwoord - Foreword

M. Armand De Decker, président du Sénat. - On célébrera bientôt le vingtième anniversaire de la Convention de La Haye sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants. C'est dire qu'elle est un instrument largement éprouvé. Elle lie aujourd'hui pas moins de soixante-trois États.

En choisissant de centrer la problématique sur le concept de restitution immédiate de l'enfant, sans condition de nationalité, la Convention a ouvert une voie audacieuse mais payante.

Par son approche pragmatique, elle a permis de réaliser des progrès réels dans la lutte contre les enlèvements internationaux d'enfants.

Voici près d'un an que la Convention déploie ses effets dans notre pays. En ratifiant ce texte important, la Belgique a rejoint un espace de coopération internationale que la circulation des personnes rendait indispensable.

Cet événement justifiait amplement l'organisation d'une journée d'étude sur le fonctionnement de la Convention. Je me réjouis que le Sénat en ait pris l'initiative.

De heer Armand De Decker, voorzitter van de Senaat. - Het Verdrag van `s Gravenhage betreffende de burgerrechtelijke aspecten van internationale ontvoering van kinderen viert weldra zijn 20e verjaardag. Dit betekent dat deze internationale akte ruimschoots haar deugdelijkheid heeft bewezen. Thans hebben niet minder dan 63 Staten het Verdrag ondertekend.

Het Verdrag wil alles in het werk stellen om de onmiddellijke terugkeer van het kind, zonder nationaliteitsvoorwaarde, te bewerkstelligen en heeft zo een riskante doch lonende keuze gemaakt.

Met zijn pragmatische aanpak heeft het Verdrag opmerkelijke vooruitgang geboekt in de strijd tegen de grensoverschrijdende ontvoering van kinderen.

Nog geen jaar geleden heeft het Verdrag ook in ons land toepassing gekregen. Door de ratificatie van deze belangrijke tekst maakt België nu deel uit van een "samenwerkingsverband" dat onder invloed van het vrije verkeer van personen wel tot stand moest komen.

Redenen te over dus om een studiedag te organiseren over de werking van het Verdrag. Het verheugt mij dat de Senaat daartoe het initiatief heeft genomen.

Mr. Armand De Decker, Chairman of the Senate. - We will celebrate shortly the twentieth anniversary of the Hague Convention on the civil aspects of international child abduction. Over the years, this international instrument has proven its efficiency. At present, no less than 63 states have signed the Convention, that is intended to assure the immediate return of abducted children, irrespective of their nationality, - a daring but rewarding choice.

Due to its pragmatic approach, the Convention has made remarkable headway in the combat against the international abduction of children.

Less than a year ago, the Convention also entered into force in our country. Since it ratified this important engagement, Belgium is part of a network, which had to be established considering the free movement of persons.

There are therefore many good reasons to organise a conference on the application of the Convention. I am particularly happy that the Senate has taken this initiative.

Session du matin - Ochtendvergadering - Morning session

Coprésidence - Co-voorzitterschap - Co-chair
Anne-Marie LIZIN - Josy DUBIÉ

M. Armand De Decker, Président du Sénat. - Mesdames et messieurs les ministres, mesdames et messieurs les magistrats, excellences, mesdames et messieurs, chers collègues, on célébrera bientôt le vingtième anniversaire de la Convention de La Haye sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants. C'est dire qu'elle est un instrument largement éprouvé. Elle lie aujourd'hui pas moins de soixante-trois États.

En se donnant pour premier objectif la restitution immédiate de l'enfant, sans condition de nationalité, la Convention a ouvert une voie audacieuse mais payante.

Par son approche pragmatique, elle a permis de réaliser des progrès réels dans la lutte contre les enlèvements internationaux d'enfants.

Voici près d'un an que la Convention déploie ses effets dans notre pays. En ratifiant ce texte important, la Belgique a rejoint un espace de coopération internationale que la circulation des personnes rendait indispensable. Cet événement justifiait amplement l'organisation d'une journée d'étude sur le fonctionnement de la Convention. Je me réjouis que le Sénat de Belgique en ait pris l'initiative.

Les objectifs de la Convention de La Haye, quoique ambitieux, ont une portée très concrète.

La personne qui déplace un enfant, essaie d'obtenir de l'État où elle a trouvé refuge, que ce dernier avalise la situation de fait ainsi créée. Elle se trouve dans une position avantageuse, en se mettant à l'abri d'un ordre juridique que, par principe, elle considère comme favorable à ses prétentions.

La Convention de La Haye repose dans sa globalité sur le rejet unanime du phénomène des déplacements illicites d'enfants et sur la conviction que la meilleure méthode pour les combattre est de ne pas leur reconnaître de conséquence juridique.

On ne saurait trop souligner l'originalité de l'approche adoptée par cette Convention. Elle se limite à un mécanisme de restitution : son objectif est de permettre la remise, volontaire ou forcée, de l'enfant, indépendamment de toute décision sur le fond à propos du droit de garde. Il y va, en quelque sorte, de l'adoption d'une mesure urgente et provisoire, visant à remettre les choses en l'état.

Lorsqu'un enfant est soustrait à l'environnement familial et social dans lequel sa vie se déroule, peu importe la nature du titre juridique qui préside à l'exercice du droit de garde sur sa personne.

La mise en _uvre de la Convention a déjà fait l'objet de nombreuses évaluations. Il faut saluer particulièrement l'initiative de la Conférence de La Haye qui, à intervalles réguliers, élabore un rapport sur son fonctionnement.

La Convention tout entière est axée sur la nécessité d'agir rapidement. L'écoulement du temps contribue en effet à asseoir la situation issue du déplacement illicite.

La Convention a mis en place un système de coopération selon une technique déjà éprouvée : elle a institué des autorités centrales qui correspondent directement entre elles et dont l'intervention semble produire des résultats globalement satisfaisants. La pratique révèle notamment une relative fréquence des retours volontaires.

De snelheid waarmee de centrale overheden optreden, is duidelijk bepalend voor het succes ervan.

De efficiëntie van het Verdrag hangt te langen laatste af van de wil van alle partijen om het loyaal toe te passen en, zowel de letter als de geest ervan na te leven. De toepassing van het Verdrag vergt van de nationale overheden zin voor samenwerking en in het bijzonder een groot vertrouwen in de justitie van het land van herkomst waarnaar het kind moet kunnen terugkeren.

Het beginsel van de onmiddellijke terugkeer is niet onvoorwaardelijk. Op dat beginsel zijn er uitzonderingen waarvan het belang in de praktijk gebleken is. De terugkeer van het kind kan worden geweigerd indien die terugkeer strijdig is met de grondbeginselen van de aangezochte staat. Een dergelijke uitzondering zet de deur open voor alle mogelijke misbruiken. Het blijkt evenwel dat de nationale rechters gewoonlijk blijk hebben gegeven van heel wat terughoudendheid in dit verband. Dat is een bemoedigende vaststelling. Systematisch uitzonderingen aanvoeren zou immers leiden tot de uitholling van het Verdrag.

Men kan betreuren dat vele Staten nog niet zijn toegetreden tot het Verdrag. In die Staten zijn de actiemiddelen beperkt.

De juridische weg is, wanneer die al bewandeld kan worden, lang en moeizaam. Het toepassen van een vertragingstactiek brengt de terugkeer van het kind in gevaar.

Wanneer de dwingende rechtsmiddelen ontbreken, rest er nog steeds de diplomatieke weg. Het ministerie van Buitenlandse Zaken en de diplomatieke instanties ter plaatse kunnen altijd pogen de dialoog aan te gaan met de ouder die het kind ontvoerd heeft en zo een gunstige afloop bewerkstelligen. De resultaten van dergelijke werkwijze zijn vaak onzeker. Daarom heeft ons land met verschillende landen administratieve protocolakkoorden gesloten.

Douloureuse réalité, tant pour l'enfant déraciné que pour le parent dépossédé, les rapts parentaux toucheraient quelque 250 familles en Belgique ; le phénomène ne cesse malheureusement de prendre de l'ampleur.

Le parent lésé multiplie les allers retours, frappe à toutes les portes, débourse souvent des sommes considérables en frais de procédure ; il se voit contraint d'user de stratagèmes pour avoir des nouvelles de ses enfants. Souvent, c'est le blocage qui prévaut et qui profite au kidnappeur.

Une réalité tragique qui nous sera rappelée tout à l'heure...

Les efforts entrepris jusqu'à présent sont multiples et se poursuivent. Des progrès ont été accomplis : tout un réseau se met en place en vue de développer la coopération internationale, qu'elle soit administrative ou judiciaire. Seule une approche internationale permet d'apporter une réponse adéquate au fléau qu'est l'enlèvement international d'enfants, que ce soit dans un cadre bilatéral ou multilatéral, à l'échelon européen ou à l'échelle mondiale. La Convention de La Haye a marqué une étape décisive dans ce processus. Nous ne pouvons que nous réjouir qu'elle soit aujourd'hui d'application en Belgique.

Er werd weliswaar vooruitgang geboekt, doch die is nog steeds onvoldoende. De redenen daarvoor zijn talrijk. Zoals een eminent hoogleraar heeft opgemerkt zal ook het meest verfijnde wetgevend apparaat gekoppeld aan de meest "verlichte" rechtspraak er niet in slagen de volledige bescherming van de minderjarigen in internationale betrekkingen te waarborgen. Men moet vaststellen dat het Verdrag een compromis is. Onoordeelkundig gebruik maken van de uitzonderingen waarin het Verdrag voorziet, kan het beginsel van de onmiddellijke terugkeer aantasten.

Het instrument is voor verbetering vatbaar : dat is onze vaste overtuiging. Dat is ook de zin van de opdracht die ons vandaag wacht.

La grande variété des démarches n'a d'égale que la diversité des acteurs. En témoigne le large panel d'orateurs qui monteront aujourd'hui à la tribune. Au nom du Sénat, je les remercie vivement d'avoir accepté notre invitation. Qu'ils soient issus du monde administratif, judiciaire, politique, académique ou associatif, ils ont tous un rôle essentiel à jouer pour mettre fin à une situation que nous sommes unanimes à condamner.

Je voudrais enfin me réjouir de la présence de nombreux ambassadeurs, diplomates, et hauts fonctionnaires représentant de très nombreux États. Leur présence témoigne de l'intérêt que leurs pays portent à cette matière délicate. Qu'ils en soient remerciés. Enfin, le Sénat est particulièrement honoré que Son Altesse Royale la princesse Astrid, sénatrice de droit, ait tenu à rehausser nos travaux de sa présence cet après-midi.

Je souhaite à toutes et à tous de très fructueux travaux.

M. Marc Verwilghen, ministre de la Justice. - Le 24 avril 1999, était publiée au Moniteur belge, la loi portant notamment assentiment à la Convention de La Haye sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants.

Le thème de l'application de cette Convention qui est retenu, à moins d'un an après son entrée en vigueur en Belgique, pour cette Journée d'étude, démontre la préoccupation constante des pouvoirs publics face à l'ampleur qu'a pris le phénomène des enlèvements internationaux d'enfants, ainsi que la volonté d'évaluer de manière permanente les moyens nécessaires pour y faire face.

Il est clair que depuis une vingtaine d'années, la société a beaucoup évolué : on assiste à une circulation accrue des personnes et des familles, à une augmentation des mariages entre individus de nationalités différentes, mais également à une augmentation du nombre de divorces ou de séparations dans des couples tant nationaux que de nationalités différentes.

La communauté internationale s'est elle-même préoccupée des difficultés et des problèmes soulevés par les déplacements illicites d'enfants dans un contexte international ainsi que des effets hautement dommageables de telles situations et, soucieuse de protéger les enfants déplacés le plus adéquatement possible, s'est dotée assez rapidement d'Instruments spécifiques.

Cette préoccupation s'est matérialisée dans plusieurs enceintes internationales où des Conventions internationales ont été élaborées dès 1980, la première, au niveau du Conseil de l'Europe, la seconde, à celui de la Conférence de La Haye de droit international privé.

Le 20 mai 1980 a été signée à Luxembourg, la Convention européenne sur la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière de garde des enfants et le rétablissement de la garde des enfants.

Quelques mois plus tard, était signée à La Haye, le 25 octobre 1980, la Convention sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants.

Si la Convention du Conseil de l'Europe est en vigueur depuis le 1er février 1986 en Belgique, celle issue des travaux de la Conférence de La Haye n'est d'application en Belgique que depuis le 1er mai 1999.

Alors que ces Conventions poursuivent toutes deux un objectif identique, à savoir, le retour des enfants enlevés de manière illicite, les techniques juridiques qu'elles instaurent sont toutefois différentes.

Depuis son entrée en vigueur en Belgique, le 1er mai 1999, on peut observer que la Convention de la Haye est très largement invoquée dans les situations de déplacement ou de non-retour illicite même lorsqu'il s'agit de déplacement entre États parties à la Convention européenne.

Dès 1999, l'autorité centrale belge a pu constater une nette tendance à invoquer la Convention de La Haye cela, qu'il s'agisse de cas de déplacement vers l'étranger ou de non-retour ou, à l'inverse, de cas de déplacement vers la Belgique ou de non-retour. Des requêtes sont également adressées vers ou par des États avec lesquels aucune Convention n'existait auparavant.

On doit dès lors se réjouir que la Convention de La Haye soit venue compléter notre arsenal juridique en élargissant de manière importante, non seulement le champ d'application territorial, mais aussi les possibilités d'action.

Le champ d'application territorial:

La Convention de La Haye lie actuellement la Belgique avec 27 États. Il s'agit des États membres de la Conférence de La Haye lors de sa quatorzième session au cours de laquelle a été adoptée la Convention.

Parmi ces États, la plupart des États européens étaient déjà liés avec la Belgique par la Convention européenne de Luxembourg qui reste, bien entendu, applicable dans les relations avec les États également parties à cette Convention européenne.

Le champ d'application territorial de deux Conventions ne coïncide pas nécessairement. De nombreux États non-européens sont, en effet, liés à la Convention de La Haye. On peut citer les États-Unis d'Amérique, le Canada, quelques États d'Amérique du Sud ainsi qu'Israël.

En outre, 32 autres États ont adhéré à la Convention de La Haye, ce qui donne à cet Instrument un potentiel d'action entre 60 États différents, sans compter les déclarations d'extensions territoriales au plan international faites au par certains États.

A l'égard de ces États qui n'étaient pas membres de quatorzième session de la Conférence de La Haye, des déclarations devraient sans doute pouvoir être faites prochainement par la Belgique en relation avec l'acceptation de leur adhésion à la Convention de La Haye.

Des consultations préalables ont été menées auprès des autorités centrales d'un certain nombre de pays européens et non-européens ainsi qu'auprès des États adhérents eux-mêmes, en vue de demander des précisions sur les mesures prises en vue de l'application de cet Instrument.

Les résultats de ces démarches sont de nature à objectiver une prise de position qui pourrait se dégager prochainement en la matière.

Les possibilités d'actions:

Het verdrag van Den Haag van 25 oktober 1980 waarmee wij hebben ingestemd bij wet van 10 augustus 1998 heeft deze originaliteit, dat het erop gericht is de vrijwillige of gedwongen teruggave van het ontvoerde kind van minder dan 16 jaar oud aan de ouder-titularis van het gezags- of omgangsrecht na te streven, en dit onafhankelijk van een rechterlijke beslissing over dit recht.

Het gaat ervan uit dat het belang van het kind het best gediend is, wanneer het kan leven in het milieu van zijn oorspronkelijke en hoofdzakelijke integratie.

Juist dit belang van het kind, gehanteerd in de verschillende fases van de procedure tussen scheidende ouders, zal telkens opnieuw de toetssteen hoeven te zijn.

Om al te subjectieve invullingen van het concept te vermijden verdient het trouwens gemotiveerd te worden door een overlopen van alle artikelen van het Internationaal verdrag inzake de Rechten van het Kind van 20 november 1989.

Het Kinderrechtenverdrag waarborgt het kind dat het niet van zijn ouders wordt gescheiden tegen zijn wil, tenzij bij rechterlijke beslissing en dat het, bij scheiding, recht heeft op regelmatig en persoonlijk contact met de ouder van wie het gescheiden is.

Artikel 9 bepaalt dat men van dit principe kan afwijken, namelijk wanneer dit in strijd is met het belang van het kind.

Zelfs al hebben de Europese staten op grond van artikel 8 EVRM de positieve verplichting om maatregelen te nemen om kinderen en ouders die van elkaar gescheiden zijn in hun omgangsrecht te herstellen en al verplicht artikel 11 IVRK de staten die partij zijn bij deze Conventie maatregelen te nemen ter bestrijding van de ongeoorloofde overbrenging van kinderen naar en het niet doen terugkeren van kinderen uit het buitenland, nog steeds bepaalt het artikel 3 van het Kinderrechtenverdrag dat "bij alle maatregelen betreffende kinderen de belangen van het kind de eerste overweging vormen".

Het is mijn gevoel dat ongeoorloofde overbrenging naar het buitenland en zelfs niet-naleving van de fundamentele rechten van het kind op principieel contact met de van hem gescheiden en zorgdragende ouder binnen onze landsgrenzen veel meer dan nu het geval is kan worden voorkomen en vermeden.

De preventie zou kunnen schuilen in een grotere betrokkenheid van het adviserend openbaar ministerie en van de rechter bij het jeugdrecht en bij de kinderrechten-instrumenten. Dit onderstelt een betere selectie en vorming tot deskundigheid, een meer afgewogen, pacifiërende jurisprudentie.

De burgerlijke rechter kan bijzonder veel voorkomen door, voor zover partijen er zelf nog niet voor zouden hebben gekozen, deze te doen afzien van het conflictmodel ten voordele van negotiatie met inbouw van veiligheden zowel voor het kind als voor de ex-partner.

Om deze grotere suggestieve betrokkenheid van de burgerlijke rechter in het geding kracht bij te zetten zou het in dit kader opportuun zijn om door het principe te breken, waardoor niet "ultra petita" kan worden geoordeeld.

Het moet mogelijk worden dat, bij tussenvonnis, de rechter zelf concrete voorstellen kan formuleren waarover partijen uitgenodigd worden te concluderen.

Ik denk ondermeer aan voorstellen zoals de burgerlijke zekerheidstelling, het in consignatie geven van gelden, het neerleggen van paspoorten op een aangewezen plaats tijdens de uitoefening van het omgangsrecht ,de bepaling van een te verbeuren dwangsom, de tussenkomst van een gezinsbegeleidende dienst, het begeleid omgangsrecht in een zogenaamd "bezoekhuis" of "espace-rencontre".

Bij interlocutoir vonnis zouden partijen ook kunnen verzocht worden de modaliteiten van tenuitvoerlegging van elke beslissing aangaande het kind duidelijker te omschrijven. De wijze van tenuitvoerlegging van akten, vonnissen en arresten dient immers volgens de wet, volgens overeenkomst of bij stilzwijgen van wet en partijen, door de rechter te worden bepaald.

Men ziet nog te weinig in hoe de mening van het kind, waarnaar men als rechter liefst op gevormde basis peilt een berustende invloed kan hebben in het conflict tussen de volwassenen.

Tot slot zijn de in het burgerlijk vonnis begrepen burgerlijke sancties ruim te verkiezen boven het strafrechtelijk ingrijpen van artikel 369 bis van het strafwetboek dat, wegens het diaboliseren van de klager, het conflict verder doet woekeren en contraproductief werkt ten aanzien van de bereidheid van de vervolgde en zijn kinderen om de onbegrepen en onaanvaarde burgerlijke beslissing na te leven.

Eens de ongeoorloofde overbrenging van het kind zich dan toch zou voordoen, meestal naar aanleiding van de uitoefening van het omgangsrecht, is er bovenal nood aan snel optreden. Ik zou zeggen "tous azimuth".

Niet - gouvernementele organisaties, zoals bijvoorbeeld Child Focus, kunnen preventief zorgen voor een permanente informatie en voor advies met betrekking tot de juridische, politiële, administratieve en hulpverlenende démarches die voor de hand liggen wanneer snel op ontvoering moet worden ingespeeld; dit dient vanzelfsprekend te gebeuren in nauwe verstandhouding en in overleg met de Centrale Autoriteit, wat België betreft, het Ministerie van Justitie, gelet op ondermeer artikel 6 en 7 e),g) en h) van het verdrag van Den Haag

Parallel en tegelijkertijd moet gezorgd worden voor:

De neerlegging van het verzoek tot toepassing van het verdrag van Den Haag, zo de schuilplaats in het buitenland is gekend en dit land verbonden is door het verdrag; dit impliceert het snel nemen of doen nemen van alle maatregelen die er op gericht zijn te beletten dat door gebrek aan diligentie de onrechtmatige situatie bestendigd wordt of nieuwe evoluties ten kwade kent; in een eerste stap zal vrijwilligheid en minnelijke regeling worden nagestreefd

De strafklacht bij de politiediensten of het parket, desgevallend met stelling als burgerlijke partij bij de onderzoeksrechter op grond van artikel 369bis SWB; nieuwe artikelen in het geëvoceerde wetsontwerp betreffende de strafrechtelijke bescherming van de minderjarige die weldra dit artikel zullen vervangen verstrengen de strafmaat, hetgeen dan weer de internationale rechtshulp en de uitlevering van de dader moet vergemakkelijken

Zorgen voor seiningen door de politiediensten; indien de schuilplaats niet gekend is zou men eventueel kunnen voor pleiten het onderzoek toe te vertrouwen aan een op te richten federaal bevoegde gespecialiseerde eenheid onder de leiding van een op mijn voordracht en op advies van het college van procureurs-generaal aan te duiden nationaal magistraat parentale ontvoeringen.

De opvang, hulp en bijstand organiseren voor de achtergebleven ouder-slachtoffer en de familie.

De onmiddellijke uitvoering van de zekerheden die in de beslissing van de burgerlijke rechter werden opgenomen.

Er mag vanzelfsprekend niet uit het oog verloren worden dat, binnen de Europese dimensie, de achtergebleven ouder, wanneer deze over een uitvoerbare rechtelijke beslissing beschikt, de keus heeft zich te beroepen op het Europees verdrag betreffende de erkenning en de tenuitvoerlegging van beslissingen inzake het gezag over kinderen en betreffende het herstel van het gezag over kinderen, opgemaakt te Luxemburg op 20 mei 1980, door België goedgekeurd bij wet van 1 augustus 1985 en gewijzigd bij dezelfde wet als deze houdende instemming met het Haagse verdrag.

Ik alludeerde reeds bij de aanvang van dit exposé op de blijvende aandacht welke, doorheen de alea van de procedurale martelgang voor het kind, terecht aan diens hoger belang moest worden gehecht.

Het verdrag van Den Haag dreigt op paradoxale wijze het slachtoffer te worden van de menselijkheid waarmee het afstapt van het koele reciprociteitsbeginsel (dat nadrukkelijker aanwezig is in het Europees verdrag van Luxemburg) omdat het juist in zijn toepassing het artikel 3 van het Kinderrechtenverdrag het kind wenst te ontzien.

Zo bepaalt het onder meer in zijn artikelen 13 en 20, ongeacht artikel 12,

A) dat de autoriteiten van de aangezochte staat niet gehouden zijn de terugkeer van het kind te gelasten

indien de persoon, de instelling of het lichaam dat zich tegen dergelijke terugkeer verzet aantoont

dat, wie de zorg had voor het kind, het gezagsrecht ten tijde van de overbrenging niet daadwerkelijk uitoefende of naderhand in de overbrenging of het niet doen terugkeren toestemt of berust

of dar er een ernstig risico bestaat dat het kind door zijn terugkeer wordt blootgesteld aan een lichamelijk of psychisch gevaar of op enigerlei wijze in een onaanvaardbare situatie terecht komt

indien wordt vastgesteld dat, rekening houdend met gegevens omtrent de maatschappelijke situatie van het kind en zijn maturiteit, moet rekening gehouden worden met zijn eigen verzet tegen een terugkeer

B) dat de terugkeer zelfs kan geweigerd worden wanneer deze op grond van de fundamentele beginselen van de aangezochte staat betreffende de bescherming van de rechten van de mens en de fundamentele vrijheden niet zou worden toegestaan.

Dit en, correlatief, de voor de hand liggende onmogelijkheid van dwanguitvoering op kinderen, wanneer deze rechtstreekse uitvoering tot geweld op kinderen zou leiden als in strijd met artikel 3 EVRM holt de conventie van Den Haag uit.

Het Belgisch Parlement is zich terdege bewust van het feit dat er problemen rijzen bij de toepassing en de interpretatie van het verdrag van Den Haag, dat vele verwachtingen stelt. Aan ons allen om te pogen dit definitief te verhelpen.

Professor William Duncan. - It is a great honour for me to address you here this morning and it is a particularly opportune time to be taking a careful look at the Hague Convention of 1980 which is now just short of its twentieth birthday. It now has sixty member states; almost all of the states that are entitled to ratify the convention have done so, particularly with the welcome ratification by Belgium, last year. So most of the new members are acceding states and they are from all over the world. We are approaching the fourth general review of the convention which will take place at The Hague, either in March or in June of next year. This kind of meeting is enormously helpful. Both at the Permanent Bureau and at the Hague Conference, we will certainly be taking very careful note of what is said and what the outcome of this meeting is. I will concentrate in what I say on strategies and activities which may help to make the Convention work more successfully. The view that I take is the view of the Permanent Bureau of the Hague Conference, but I would like to stress that the successful operation of the Convention depends on an enormous number of actors. It is very encouraging to see that most of these actors are in some way represented in the audience here today: central authorities personnel, judges, academics, lawyers and other professionals, non-governmental organisations, the victims of abduction and many other individuals who have devoted themselves to the search for solutions. It is not an easy task to make an international convention work successfully and it required effort at a multitude of levels to achieve this.

I shall begin by outlining four major areas of concern to which the activities and strategies that I will mention are addressed. The four major concerns are as follows. First there are problems surrounding the way in which Convention applications are processed and decisions arrived at in particular for contracting states. The criticisms made are that there is a lack of uniformity within the sixty states, a lack of speed and a lack of rigour in applying the Convention, as well as the over use of defences particularly under Article 13. of the Convention. Secondly, and in contrast, there is some concern that the Convention, when applied too rigorously, may be a somewhat heavy handed remedy for some of the situations to which it has commonly come to be applied. The case particularly in point is that in which the abductor is the primary caretaker, usually the mother, and it is a case in which the father is using the return application essentially as a means to safeguard his visitation rights. Thirdly the provisions of the Convention relating to visitation - I think it is generally accepted - are not sufficient, they need to be enhanced. Finally, globalisation of the Convention has raised the question as to whether or not acceding states are always adequately prepared and equipped to fulfil their Convention obligations.

Judicial training

I will begin by talking about the problems of achieving uniformity and the problems of training the judiciary. One of the problems about the Convention is that there is of course no single international or regional court which can give authoritative rulings on the interpretation of the Convention. So there is a considerable challenge in achieving a reasonable level of consistency throughout the sixty contracting states. One requirement is that the judges in the different states should be able to know what their colleagues in the other states are doing and how they are deciding cases. This raises an information question, something on which the Permanent Bureau at the Hague Conference is trying to do something about. To fulfil this particular need, the Permanent Bureau will be launching its International Child Abduction database which we call for short INCADAT. INCADAT will be launched by the Minister for Justice of the Netherlands this May at The Hague. This, we hope, will be of considerable assistance not only to judges but also to anyone who is interested in the operation of the Convention. The database will initially contain about four hundred judicial decisions from around the world. There will be summaries of each decision in both English and French. The full text of each decision will appear in its original language. We are in the process of building up this database. It is a very long process and we are just beginning. We hope that in May we will have a lot of the significant decisions, but we have an on going job to do in upgrading the database and in maintaining its quality.

On the subject of judicial training, obviously awareness amongst the judiciary within contracting states not only of the relevant technical provisions but also of the objectives, the underlying principles of the 1980 Conventions is one of the keys to its successful operation. A great deal of work is being done by many different bodies to foster judicial education on the 1980 Convention. I would like to mention the work done by some of the non-governmental organisations like Reunite and the International Bar Association. Certain regional organisations are also playing their part. The European Union through its TAIEX programme is organising judicial seminars in a number of countries which include elements on international family law, including the Hague Convention. I have just come back from just such a seminar in Poland where we talked to a hundred Polish judges, partly about the operation of the1980 Convention.

Governments are probably the most important key players in this area. It is worth mentioning that at the initiative of the French and German Ministries of Justice, there will be a judicial conference which we at The Hague are facilitating. It will take place in June of this year and will involve judges from France, Germany, Italy and from The Netherlands. With the help of the European Union Grotius Programme, we also recently organised an international judicial seminar in which we had judges from about forty different countries taking part. Other countries are also organising similar seminars. The United States of America is organising a major seminar among common law jurisdictions in Washington, in September of this year.

These events are of great importance. They help to spread knowledge about the Convention; they are a means of propagating good practice from one jurisdiction to another; they help to create a climate of confidence and mutual understanding between judges in different countries. Sometimes the results can be very concrete. For example, one result of the seminar that we held in The Netherlands, with forty judges, was the initiation of a network of Hague Convention judges. The idea being that perhaps one judge should be appointed in each country to act as a point of liaison -in co-operation with the particular central authority- between judges in other Hague jurisdictions. The idea is to facilitate direct judicial communications between judges in different states. We hope that this idea will be developed further and it is certainly something that we will be looking into as we prepare for the next Special Commission to review the operations of the Convention.

Research and training

Criticism and review of practices under the Convention must be based on a firm foundation of facts. There is a need to gather from all sixty of the contracting states reliable and comparable basic data concerning the number and nature of the cases being processed, as well as information on certain key aspects of national procedures, particularly relating to the speed with which cases are processed. Without going into any detail, it simply means that the Permanent Bureau is working on this. We have a standard way of collecting statistics through central authorities, which we are in the process of refining. We rely very much on the goodwill and the co-operation of our central authorities. If they are to maintain reliable statistics, they also need to be supported by their own governments. It is important that we think about the central authorities and the need to resource them properly so that they can not only carry out their basic functions under the Convention but also do things like the gathering of reliable statistics which can then be collated and used as a basis for reform and improvement.

Planning is already underway for the next (the fourth) Special Commission which will be held either in March or June of next year. The date will be finally decided in May of this year. We are planning some changes from our normal format. The Special Commission will probably be divided into two parts. In the first part we will concentrate on issues of co-operation, mainly concerning central authorities. In the second part we will concentrate on the judicial process and also enforcement problems. We hope to have a much greater judicial input to the Special Commission than has been the case in the past. We also would like to have the input of those persons within the civil service and within government who have a responsibility for matters of court practice and procedure. There is likely to be concentration on some of the key elements within the judicial process. The kind of themes that we will be concentrating on will be the following:

- how to ensure the prompt hearing of a case following the filing of an application;

- how to tighten up appeal procedures;

- rules concerning the admission of evidence;

- the manner in which children's views are elicited;

- the questions of legal aid and assistance which still causes problems in certain jurisdictions;

- the enforcement process.

One of the key issues which has already been raised is the issue of speed. How do we make sure that these cases are dealt with quickly? Often this is the crucial point. The longer it takes for the case to be processed, the more difficult enforcement tends to become.

There is another matter in relation to the next Special Commission: it has been suggested to us informally by certain governments that perhaps they should be represented at the next Special Commission with involvement at a ministerial level. We would welcome this, because this indicates the high degree of interest that exists in the Convention. It would mean political commitment at the highest level for any recommendation that comes from the Special Commission. We hope that the outcome of the next Special Commission will result in firm recommendations relating to practice in some of the areas that I have mentioned.

The functions and resources of the Permanent Bureau

I would like to say something about what we at the Permanent Bureau do on a daily basis in support of the Convention, to give you an idea of some of the areas on which we need even more support:

- we assist communication between central authorities

- we give informal advice and assistance to central authorities and indeed to others on questions of interpretation

- we draw the attention of States Parties to and we offer advice about situations in which serious obstacles have arisen to the operation of the Convention.

- we have a lot of communications from individuals who have had or are having difficulty with processing.

- we advise contracting states on the implementation of the Convention

- we help to organise and support training conferences and seminars for judges, central authorities and others

- we gather statistics

- we are developing the database

- we undertake the preparations for the reviews, which take place every four years

None of these functions derive from a mandate given to the Permanent Bureau in the Convention itself Over the years these responsibilities have slowly been accrued by the Permanent Bureau in an almost organic way, in response to clear needs and often encouraged by the Special Commissions which meet periodically to review the operation of the Convention. These are all activities which are important if the Convention is to operate successfully. They are vital to the life of an international Convention which lacks a centralised system of interpretation and enforcement which is usually the familiar pattern in national systems.

We have no annual budgetary provision for the performance of these functions. The reason for this is that the Permanent Bureau's budget was fixed some years ago, at a time before the 1980 Convention had even been thought of. The result is that we still have only four lawyers, eight supporting staff and a budget which was fixed some thirty-five years ago. We will have to raise independent funding to support some of the programmes that we have initiated, for example, the establishment of the new database.

The final point relates to the problem of securing compliance, particularly by newly acceding states to the Convention. This is a matter which has already been mentioned by the Minister for Justice of the Netherlands. Increasingly, existing states parties are looking very carefully at the newly acceding states to see whether they have the basic resources and basic structures necessary to fulfil their Convention obligations. There is a possibility that the Permanent Bureau might play some part in this process. Again this is something that might be discussed at the Special Commission.

We need to be very creative in our approach to securing compliance. We also need to think about other possible approaches. For example, should we require of contracting states that they provide a report periodically on the operation of the Convention? Should we submit that report to a small body of experts appointed by the contracting states themselves to review that report and perhaps to give advice and assistance to the individual contracting states on how they might improve their adherence to the Convention. This is only one of many ideas. We have a Convention that doesn't have a centralised system of interpretation and enforcement. We need to think about alternative approaches.

The continuing globalisation of the Convention is certainly a reason for extra vigilance but it is also a source of great satisfaction. It suggests that the Convention is still seen by many states as offering a balanced and practical solution to real needs. It is very reassuring that the fundamental principles on which the Convention is based have not only withstood constitutional challenges in several jurisdictions but have also been clearly supported. I would like to mention in particular the recent very significant judgement of the European Court of Human Rights in the Ignaccolo case fought against Romania, which confirms the fundamental right that the child has to have contact with both parents. It was reaffirmed in that case that that is a right protected under article 8 of the European Convention on Human Rights. It was also made clear that the State has an obligation to take positive measures to give effect to that right, and, in the case of a state which is a party to the Hague Convention, the Court also ruled that its obligations in this respect are to be interpreted in the light of the Hague Convention. It would have been impossible to have had greater support given by the Court for the Convention.

A thorough review of the Convention after almost twenty years from the date of its birth is clearly appropriate. In carrying out this review it is important to define very clearly the criteria by which to judge the Convention's performance. Efforts to adapt the Convention to new circumstances and to improve its efficiency are certainly needed by states parties, by central authorities, by judges, by practitioners, by non-governmental organisations, as well as by the Permanent Bureau. At the same time, it is a mistake to attach to the Convention greater expectations than we attach to our own domestic legal system. We have to remember that the kind of problems that we are dealing with are very difficult to solve, even at a domestic level. Insuring effective co-operation and uniform application at the international level is inherently more difficult and requires actions at a multitude of levels.

We of the Permanent Bureau very much welcome this initiative of the Belgian Senate and we will be listening with enormous interest to the proceedings of the day. We will certainly be taking them into account as we approach our fourth review.

Monsieur André Van Oudenhove, président du Collège des procureurs-généraux. - Monsieur le Président du Sénat, Madame et Monsieur les Ministres de la Justice, Mesdames et Messieurs les Sénateurs et Députés, Mesdames, Messieurs.

L'évolution sociale, économique et politique qui a affecté la société ces dernières décennies a considérablement influencé les rapports humains et singulièrement les relations au sein de la famille. La cellule familiale s'est fragilisée en raison de nombreux facteurs qu'il ne m'appartient (ne convient) pas de développer ici. Lorsque la famille éclate se pose alors de manière cruciale la question de l'avenir des enfants, de leur équilibre matériel et psychologique et de leurs relations avec chacun des parents. La situation de crise peut engendrer de multiples conflits dont la solution devrait idéalement venir du couple parental, éventuellement avec l'aide d'un tiers médiateur, mais qui nécessite malheureusement trop souvent l'intervention de l'arbitre que représente l'autorité judiciaire.

Il est de plus en plus fréquent qu'une situation familiale présente le risque qu'à l'occasion d'un différend entre les parents, les enfants communs soient déplacés illégalement vers un pays étranger ou y soient retenus illégalement.

Des facteurs particuliers tels que l'augmentation du nombre de mariages mixtes ou d'expatriations pour raisons professionnelles, expliquent ce phénomène.

Et il n'est malheureusement pas rare que les craintes liées à ce risque se transforment en une triste réalité...

Le praticien du droit est donc confronté d'une part au besoin de prévenir de telles situations et d'autre part à la nécessité de tenter d'y remédier lorsque se produit l'acte illégal.

De magistraten van de zetel en van het openbaar ministerie dienen in dit opzicht uiteraard een zeer belangrijke rol te spelen.

Tot voor een vijftien tal jaren beschikten wij op dat vlak over geen enkel specifiek internationaal instrument en waren wij dus gedwongen al onze verwachtingen om deze toestanden te regelen te vestigen op de inwerkingstelling van mechanismen van erkenning en tenuitvoerlegging in het buitenland van de burgerrechtelijke beslissingen en op de internationale strafrechtelijke samenwerking.

Een eerste stap in de goede richting werd gezet met de inwerkingtreding op 1 februari 1986 van het Europees Verdrag betreffende de erkenning en de tenuitvoerlegging van beslissingen inzake het gezag over kinderen en betreffende het herstel van het gezag over kinderen, opgemaakt te Luxemburg op 20 mei 1980. Bovendien heeft de oprichting van consultatieve commissies ten gevolge van bilaterale akkoorden met Marokko en Tunesië ons nog een stap verder doen zetten in het zoeken naar vreedzame oplossingen met deze twee landen die steeds meer geconfronteerd zijn met dat soort zaken.

Tenslotte heeft het verdrag van `s Gravenhage ons juridisch arsenaal aangevuld voor de toestanden die nu talrijke landen betreffen die het verdrag ondertekend of reeds bekrachtigd hebben.

Terecht heeft professor Marc FALLON van de U.C.L. in zijn bijdrage tot de « Revue trimestrielle de droit familial » die hij aan het verdrag van `s Gravenhage gewijd heeft, het volgende geschreven : « seul l'établissement de mécanismes de coopération interétatique permet de fournir une réponse adéquate à la problématique de l'enlèvement international d'enfant par l'un des parents, puisqu'une application stricte du principe de territorialité encourage l'auteur du déplacement à se soustraire à la contrainte des autorités de l'Etat de résidence » (R.T.D.F. 1999, p. 8).

I. HET VERDRAG VAN `s GRAVENHAGE : sterke punten en beperkingen.

1. Daar onze studiedag tot doel heeft gezamenlijk de efficiëntie van het verdrag van `s Gravenhage te onderzoeken en de middelen te betrachten om zijn toepassing te verbeteren, lijkt het mij aangewezen eerst de sterke kanten van het verdrag te omschrijven. Ik zal mij beperken tot de volgende vijf punten.

1° Het verdrag van `s Gravenhage heeft tot doel de onmiddellijke terugkeer te verzekeren van kinderen die in elke Verdragsluitende Staat ongeoorloofd worden overgebracht of vastgehouden. Het verdrag beoogt bijgevolg een teruggavemechanisme van het kind en het zo spoedig mogelijk herstel van een toestand die door een feitelijkheid gestoord werd. Het verschilt aldus van het Verdrag van Luxemburg dat weliswaar eveneens beoogt de hoede te herstellen, wanneer deze willekeurig werd onderbroken, maar echter een procedure van erkenning en tenuitvoerlegging van een gerechtelijke beslissing inzake de hoede van het kind oplegt.

2° Het ongeoorloofd karakter van de overbrenging spruit voort uit de schending van de toekenning van het hoederecht, hetzij van rechtswege ten gevolge van de wet, hetzij door een gerechtelijke of administratieve beslissing, hetzij nog ten gevolge van een overeenkomst tussen de partijen volgens het recht van de Staat waar de minderjarige zijn gewone verblijfplaats heeft.

Het is dus begrijpelijk dat vooraleer het verdrag toe te passen men geen gerechtelijke beslissing vereist, wat bijgevolg de mogelijkheid biedt op staande voet te reageren wanneer de ouder het feit begaan heeft.

3° De terugkeer van het kind is een maatregel van bewaring ontworpen en geregeld zoals een dringende en voorlopige maatregel. Deze wordt, onverminderd de grond van de zaak getroffen en houdt geen definitieve erkenning in van een beslissing die in het buitenland wordt genomen.

4° Het volstaat dat het kind zijn gewone verblijfplaats in een Verdragsluitende Staat heeft en ongeoorloofd overgebracht of vastgehouden wordt in een andere Verdragsluitende Staat.

5° Het verdrag houdt samenwerkingsmechanisme tussen de Staten in, via de tussenkomst van de centrale autoriteiten van de verzoekende Staat en de Staat die aangezocht wordt.

Aan deze centrale autoriteiten worden zeer belangrijke opdrachten toegewezen zoals het vaststellen van de plaats waar het kind zich bevindt, het treffen van voorlopige maatregelen om te voorkomen dat het kind aan nieuwe gevaren wordt blootgesteld of dat de belangen van de partijen worden geschaad, en de tussenkomst met het oog op vrijwillige teruggave van het kind of het zoeken naar een minnelijke oplossing...

Dit overzicht van de sterke punten van het verdrag is bijzonder aantrekkelijk. Men kan zich bijgevolg slechts verheugen over het feit dat de Belgische wetgever eindelijk beslist heeft, bij de wet van 10 augustus 1998, de overeenkomst goed te keuren die door de Conferentie van `s Gravenhage over internationaal privaatrecht werd opgemaakt en het resultaat was van de onderhandelingen gevoerd door de vertegenwoordigers van talrijke Staten die in het kader van deze conferentie waren samengekomen.

2. Men mag echter niet ontkennen dat het schijnbaar ideaal kader dat door het verdrag geboden wordt ook beperkingen inhoudt die door de praktijk reeds werden aangetoond.. Ik vermeld er twee.

1° Het risico van "protectionisme" door de Staten ten aanzien van hun onderdanen of van personen van buitenlandse nationaliteit die op hun grondgebied verblijven blijft zeer groot. Zelfs indien de redenen die kunnen aangehaald worden om zich tegen de terugkeer van het kind te verzetten, aanzienlijk beperkt zijn dat deze voorzien in het verdrag van Luxemburg, is het risico reëel dat de administratieve of gerechtelijke autoriteit die gemachtigd is zich tegen de terugkeer van het kind te verzetten al te gemakkelijk het ernstige risico inroept van lichamelijk of geestelijk gevaar of, in geval van terugkeer, in een ondraaglijke toestand gebracht te worden.

Alle bevoegde autoriteiten moeten ervan overtuigd zijn dat er inderdaad een reëel vermoeden bestaat dat de terugkeer van het kind in het belang van het kind geschiedt en dat de uitzonderingen op de terugkeer restrictief moeten geïnterpreteerd worden.

2° De wet van 10 augustus 1998 heeft in het gerechtelijk wetboek een bijzondere gerechtelijke procedure ingevoegd teneinde van de voorzitter van de rechtbank van eerste aanleg de beslissing te bekomen om het kind terug te geven. Deze procedure betreft het onwettig overbrengen naar België. In tegenstelling tot hetgeen in 1986 voorzien was voor de inwerkingstelling van het verdrag van Luxemburg, is deze procedure tegensprekelijk en niet eenzijdig.

Alhoewel de rechten van de twee ouders door het tegensprekelijk karakter van de procedure beter gerespecteerd worden, houdt deze procedure ook in dat de ouder die het kind onwettig overgebracht heeft ervan op de hoogte wordt gebracht en bijgevolg theoretisch de mogelijkheid heeft met het kind te ontsnappen of het te verbergen, waardoor de daadwerkelijke toepassing van de wet teniet gaat.

II. TRAITEMENT DES CAS D'ENLEVEMENT PARENTAL

1. Je voudrais a présent vous entretenir de la manière dont il convient que les autorités judiciaires traitent les cas d'enlèvement parental. Les fonctions que les juges et les magistrats du ministère public sont appelés à remplir dans ce domaine ne peuvent être totalement isolées d'une part des missions dévolues aux autorités administratives, en particulier le ministère de la justice agissant en qualité d'autorité centrale et le ministère des affaires étrangères, et d'autre part, des interventions d'associations telles que Child Focus.

2. Tout d'abord je voudrais insister sur la nécessité d'assurer aux magistrats susceptibles d'être confrontés à de telles situations la formation générale qui leur permettra de prendre les mesures adéquates au moment opportun. Il convient en outre que dans chaque parquet, un magistrat, par exemple le magistrat de référence pour les disparitions, dispose d'une formation plus spécialisée portant sur les mécanismes internationaux susceptibles d'être mis en _uvre et sur les possibilités de collaboration avec les administrations compétentes et les associations.

Il est par ailleurs évident que la complexité de ces mécanismes exige une certaine expérience que seule la gestion d'un certain nombre de situations peut procurer. C'est la raison pour laquelle, nous pourrions imaginer qu'un magistrat du ressort de la cour d'appel de Bruxelles qui semble le plus confronté à cette problématique puisse apporter son appui juridique et technique aux magistrats des autres ressorts du pays.

Au mois de novembre dernier, une soixante de magistrats participant à un cycle de formation pour les magistrats de la jeunesse du siège et du parquet ont déjà reçu une formation spécifique sur le traitement des cas d'enlèvement parental donnée par un magistrat du parquet général de Bruxelles.

Le but de cette formation était de sensibiliser ces magistrats à cette problématique et de leur montrer le rôle essentiel qu'ils sont appelés à jouer dans la prise en charge de ces situations. Les possibilités offertes par les conventions de La Haye et de Luxembourg et les conditions de leur application leur furent commentées. L'intérêt de cette formation fut unanimement reconnu.

Il me paraît qu'une formation plus large et plus approfondie devrait associer tous les autres intervenants administratifs, policiers, associatifs et judiciaires puisque le règlement de ces situations ne relève pas exclusivement des autorités judiciaires.

3. Lorsque le ministère public est sollicité pour un cas d'enlèvement parental international, les principes de son action doivent être les suivants :

1° Dès qu'un enfant est déplacé illégalement ou est retenu illégalement à l'étranger, il convient d'agir avec rapidité et clairvoyance et, préalablement à toute démarche, d'effectuer une analyse juridique approfondie de la situation. Le magistrat conseillera aux personnes concernées de consulter un avocat afin d'entamer, s'il y a lieu, les démarches nécessaires pour obtenir d'urgence du tribunal compétent un titre relatif à l'exercice de l'autorité parentale, au droit d'hébergement ou au droit aux relations personnelles.

2° Mais même en l'absence d'un tel titre, des initiatives doivent être prises afin d'augmenter les chances d'aboutir dans les meilleurs délais au retour de l'enfant. Ces démarches peuvent être de nature civile, diplomatique ou pénale.

L'idéal est d'évaluer l'opportunité de chaque action, de déterminer les priorités et de mettre en _uvre une coordination et une concertation entre les autorités compétentes tout en étant en contact quasi permanent avec le parent plaignant.

3° Sur le plan international, suivant l'Etat dans lequel se trouve l'enfant, trois types de situation peuvent se présenter.

a) Il existe une convention applicable ; soit celle de La Haye, soit celle de Luxembourg, éventuellement même les deux.

Avant toute décision de mise en _uvre d'une de ces Conventions, le magistrat pourra consulter le service du ministère de la justice remplissant les fonctions d'autorité centrale afin d'évaluer la situation sur le plan juridique et l'opportunité d'agir sur base de l'une ou de l'autre de ces Conventions.

Le magistrat ne perdra pas de vue que les chances d'aboutir à un règlement rapide de la situation seront d'autant plus grandes que l'autorité centrale de l'Etat dans lequel l'enfant se trouve aura été rapidement requise. En effet les possibilités d'invoquer des motifs pour s'opposer au retour de l'enfant ou à l'exécution d'une décision judiciaire sont d'autant plus larges qu'il s'est écoulé un long temps depuis le déplacement de l'enfant. C'est en particulier le cas dans la convention de Luxembourg qui prévoit la possibilité de revoir le fond lorsque plus de six mois se sont écoulés depuis le déplacement de l'enfant.

b) Aucune convention n'est applicable

Si aucune convention n'est applicable, il s'indiquera de procéder à l'exécution de la décision judiciaire en la faisant exequaturer selon la procédure prévue dans le pays où le parent s'est réfugié avec l'enfant.

Un appui sera utilement recherché auprès des autorités diplomatiques locales via le Service des affaires judiciaires de la Direction générale des affaires consulaires du Ministère des affaires étrangères.

Les personnes concernées bénéficieront de l'appui du poste diplomatique qui établira tous les contacts nécessaires entre elles et les autorités locales compétentes (notamment les Ministères des affaires étrangères et de la Justice), les assistera matériellement, le cas échéant, et les aidera à bénéficier de l'assistance d'un avocat en vue de rechercher un règlement amiable et, à défaut, d'entamer les procédures judiciaires nécessaires.

c) Le cas du Maroc et de la Tunisie : les commissions consultatives bilatérales.

Des commissions consultatives bilatérales ont été mises en place avec la Tunisie et le Maroc dans le but de tenter de régler amiablement des cas individuels.

C'est le service du ministère de la Justice désigné en qualité d'autorité centrale pour l'application des Conventions de La Haye et de Luxembourg qui préside la délégation belge et qui assure la gestion des cas individuels. A ce titre il assure la centralisation des renseignements utiles provenant des personnes elles-mêmes mais aussi des parquets en charge des dossiers pénaux et civils relatifs aux affaires dont la commission est saisie. Une collaboration étroite doit donc s'instaurer entre le parquet compétent et ce service.

L'efficacité de la commission qui n'a aucun pouvoir de contrainte repose sur la « bonne volonté » des autorités des deux Etats mais surtout sur celle des parties...Force est malheureusement de constater que les résultats demeurent plus que mitigés .

4° De strafvordering.

De hoofdopdracht van het openbaar ministerie blijft vanzelfsprekend de opsporing van de misdrijven en de vervolging van de daders voor de bevoegde rechtbank. Wanneer het kind onwettig overgeplaatst of vastgehouden wordt, vormt het gedrag van de dader meestal, buiten de schending van een burgerlijke beslissing, een inbreuk op de strafwet, omschreven als onttrekking van kinderen (artikel 369bis van het strafwetboek).

Dit misdrijf is strafbaar met een gevangenisstraf van acht dagen tot één jaar en met een geldboete van zesentwintig frank tot duizend frank, of met één van die straffen alleen. Tegen de dader kan dus een nationaal en internationaal aanhoudingsbevel uitgevaardigd worden.

Men moet zich evenwel bewust zijn van de moeilijkheid om de uitlevering van de dader te bekomen. Inderdaad, krachtens artikel 1 van de uitleveringswet van 15 maart 1874 kunnen enkel feiten welke luidens de Belgische en de buitenlandse wet strafbaar zijn met een vrijheidstraf waarvan de maximumduur één jaar overschrijdt, aanleiding geven tot uitlevering.

Wanneer multilaterale of bilaterale verdragen van toepassing zijn, dient men na te gaan of de inbreuk van onttrekking van kinderen voorzien is in de opsomming van de inbreuken en, in de veronderstelling dat het verdrag het criterium van de zwaarte van de straf weerhoudt, of de maximumstraf van één jaar de uitlevering toelaat. Bij wijze van voorbeeld : het uitleveringsverdrag afgesloten met Algerië op 12 juni 1970 (Belgisch Staatsblad 22 april 1971) staat de uitlevering slechts toe voor misdrijven die door de wetten van iedere verdragsluitende partij worden bestraft met een vrijheidsstraf waarvan het maximum ten minste twee jaar bedraagt. Dit verdrag sluit bijgevolg de feiten uit bedoeld onder artikel 369bis van het Strafwetboek.

Het wetsontwerp betreffende de strafrechtelijke bescherming van de minderjarigen, goedgekeurd door de kamer in een vorige legislatuur en thans ter discussie in de commissie voor de Justitie van de Senaat, bevat dienaangaande een bepaling die de straf, voorzien onder artikel 369bis van het Strafwetboek, verzwaart wanneer de ouder het kind onwettig in het buitenland weerhoudt. In dit geval zou het minimum van de straf opgetrokken worden tot één jaar en het maximum tot vijf jaar. Deze bepaling was gewenst door heel wat magistraten die door professor Jacobs van de universiteit van Luik bij de voorbereiding van bedoeld voorontwerp van wet werden geraadpleegd. Wanneer zij van toepassing zal zijn, zal zij de doeltreffendheid van de strafrechtelijke tussenkomst bevorderen in de gevallen waarin men het aangewezen acht er beroep op te doen.

Het parket mag echter, evenals de ouder die slachtoffer is, nooit uit het oog verliezen dat de beslissing de strafvordering in te stellen slecht overkomt bij de autoriteiten van de Staat waarin de andere ouder zich met het kind gevestigd heeft en het daar weerhoudt. Het is bijgevolg aangewezen, vooral wanneer men de toepassing van het verdrag van 's Gravenhage of dat van Luxemburg overweegt, en ook wanneer een dossier aan één van de consultatieve commissies wordt voorgelegd, te oordelen of het opportuun is de strafvervolging in te stellen en vervolgens de procedure verder te zetten. Hetzelfde zal gelden voor de tenuitvoerlegging van een beslissing die de ouder strafrechtelijk veroordeelt.

In deze materie is de strafvordering, nog meer dan in andere materies, in de eerste plaats ten dienste van de slachtoffers en het zou te betreuren zijn indien zij slechts tot effect zou hebben het herstel van een rechtmatige toestand ingewikkelder te maken.

5° Nood aan een nauwe samenwerking met de overige instanties.

Ik moet u ook een woordje zeggen over de samenwerking met het Europees centrum voor vermiste en seksueel uitgebuite kinderen : Child Focus. De statistieken over de twee eerste jaren van de werkzaamheden van het centrum hebben het belang aangetoond van het verschijnsel van de kinderontvoeringen door één van de ouders. Het samenwerkingsprotocol tussen de gerechtelijke autoriteiten en het centrum, op 30 maart 1998 ondertekend, bevatte trouwens reeds een hoofdstuk speciaal aan deze problematiek gewijd. De evaluatie van het protocol toonde echter de noodzaak aan beter de manier te bepalen waarop de onontbeerlijke samenwerking moet geschieden. De werkgroep belast met de aanpassing van de tekst heeft reeds krachtlijnen ontwikkeld die binnenkort aan het College van procureurs-generaal zullen voorgelegd worden. Zonder er dieper op in te gaan, stelt de werkgroep voor de volgende vier principes te bevestigen.

a) het nut spoedig een overlegvergadering te beleggen om een gemeenschappelijke strategie te bepalen, los van het gerechtelijk onderzoek zelf;

b) de noodzaak van een loyale en permanente uitwisseling van de informatie ingewonnen door de interveniënten;

c) de noodzakelijkheid de benadeelde ouder te informeren aangaande de bestaande actiemogelijkheden, zowel op strafrechtelijk gebied als op het vlak van de internationale rechtsbijstand in burgerlijke zaken en van de algemene internationale samenwerking;

d) de toepasselijkheid van de samenwerkingsmodaliteiten inzake verdwijningen wanneer het kind onvindbaar blijft.

4. Action préventive.

J'ai presque exclusivement évoqué l'hypothèse où l'on tente de réparer le mal déjà survenu mais avant de conclure mon exposé, je voudrais envisager la prévention de ces drames.

Lorsqu'une situation familiale conflictuelle soumise au juge présente un risque de déplacement ou de non-retour de l'enfant, le parent qui craint d'en être un jour victime demande souvent au juge de faire interdiction à l'autre parent de se rendre à l'étranger avec son enfant. Certains parents revendiquent même que les contacts avec l'enfant soient, soit suspendus, soit organisés dans un milieu neutre et surveillé ( par exemple un espace-rencontre ).

De telles mesures qui visent à rassurer le parent s'avèrent inefficaces ou limitent de manière inadmissible les possibilités de l'autre parent d'entretenir des relations personnelles affectueuses et épanouissantes avec l'enfant. Par ailleurs elles sont également de nature à empêcher celui-ci de connaître le pays d'origine de son père ou de sa mère et sa famille restée au pays.

Face à cette situation, il convient que les plaideurs et les magistrats soient inventifs et recherchent les solutions les plus adaptées.

On pourra ainsi envisager de prévoir dans le dispositif du jugement que le parent ne pourra emmener l'enfant dans un pays déterminé au cours de l'exercice de son droit d'hébergement ou de son droit au relations personnelles, qu'après que la décision aura été rendue exécutoire dans ce pays. Il s'agirait de la sorte d'exiger « l'exequatur préventif » de la décision.

En outre, les nouvelles dispositions concernant la délivrance des passeports prévoient qu'il n'est plus possible d'inscrire un enfant dans le passeport de chacun de ses parents. L'enfant doit être titulaire d'un passeport personnel. Il pourra donc être imposé que le passeport de l'enfant soit laissé en possession d'un des parents ou que lors d'un séjour à l'étranger, le passeport soit déposé au poste diplomatique durant la durée de celui-ci.

CONCLUSION

Nous devons poursuivre nos efforts pour prévenir ces situations déchirantes qui retiennent aujourd'hui notre attention et pour obtenir le retour de l'enfant dans les meilleurs conditions possibles.

La section jeunesse du parquet de Bruxelles a développé une réflexion très intéressante tirée de son expérience de la gestion de nombreux dossiers et je voudrais en guise de conclusion vous livrer quatre propositions qui n'ont pas encore été discutées au sein du collège des procureurs généraux mais qui méritent, selon moi, de retenir notre attention :

1° la création d'un réseau judiciaire et policier international composé d'un magistrat de référence dans chaque pays travaillant avec des policiers spécialisés et compétents pour coopérer avec leurs homologues étrangers serait de nature à favoriser la qualité de la communication et la recherche de solutions.

2° l'expérience démontre que les situations restent malheureusement souvent bloquées notamment lorsque le parent se réfugie dans son pays d'origine bien protégé par ses lois nationales et les mentalités locales. Les procédures demeurent souvent trop longues et la reprise de contact s'avère difficile.

Le parquet qui a déjà tenté plusieurs procédures de médiation en vue de lever les blocages constatés a rédigé un projet de médiation internationale qui a été récemment soumis au ministère de la justice.

3° l'harmonisation des législations pénales nationales afin d'aboutir à un incrimination uniforme de l'enlèvement parental.

4° enfin le développement de la médiation civile lorsque survient la mésentente entre les parents et de la médiation pénale en cas de dépôt de plainte pour non respect de la décision judiciaire, serait sans doute de nature à rendre les parents plus responsables et plus conscients des besoins de leur enfant.

Tout cela nous indique aussi le rôle essentiel qui doit demeurer celui du ministère public en matière civile, rôle que certains ont tendance à vouloir réduire.

Wij mogen niet uit het oog verliezen dat bijna alle Staten het verdrag over de rechten van het kind bekrachtigd hebben, waarbij klaar en duidelijk het recht van het kind bevestigd werd om regelmatig met zijn beide ouders persoonlijke relaties en directe contacten te onderhouden. Wij moeten bijgevolg blijven ijveren om dit fundamenteel recht van ieder kind te bewerkstelligen en dit met het oog op zijn affectieve en psychologische ontplooiing.

Het openbaar ministerie zal hierbij zijn maatschappelijke taak in dienst van de menselijke waardigheid met toewijding vervullen.

Lady Catherine Meyer. - International Child Abduction is an increasing problem. Child abduction within western societies is much more common than supposed and there has been an explosion in the number of incidents since the mid-1980s.

There is an obvious link between this phenomenon and the decline in marriage as a stabilising factor in our societies. The sharp rise in divorce rates and children born outside marriage provides fertile ground for disputes about custody and access.

At the same time, the problem of child abduction has over the last two decades acquired a new and sometimes insoluble dimension. Statistics point to an increase in marriage between people of different nationality. This is hardly surprising. With the explosion of international travel and tourism, the social consequences of a global economy, and the increasing irrelevance of national frontiers, especially in Europe, traditional impediments to trans-national marriage have fallen away. But those unions are no less prone to divorce and quarrels over children.

Whenever marriages break down, a decision has to be taken on where and with whom the children will live. This can be a bitter and contentious business. But when parents of different nationalities are involved, disputes over custody and access can be further exacerbated by differences in culture and in the legal systems of the two countries involved. Some of these situations result in cross-frontier abductions by one of the parents. When this happens - in contrast to abduction within a single national jurisdiction - experience shows how difficult it is to secure the safe return of children and to protect them from the psychological damage inflicted by abduction.

The exact figures for trans-national child abduction are not known. Many parents are reluctant to go to the central authorities. Others are not even aware of the existence of the Hague Convention. The official figures could well understate the problem. Even so they are alarmingly high. In the United States alone, the Department of Justice has reported that 354,000 children are abducted by a family member every year. Many of these children are taken abroad. The National Centre for Missing and Exploited Children reports over 1,000 American open cases a year. In England, Reunite, the National Council for Abducted Children, has recorded a 58% increase since 1995 in the number of children abducted abroad by an estranged parent.

Despite the rapid increase in abduction cases, there is too little awareness of the phenomenon in the governments and legislatures of Convention signatories. Nor is there much awareness among the populations at large. As a result, too little is being done to tackle the issue and to make The Hague Convention work as originally intended.

The effect on victim parents

Child abduction is a parent's worst nightmare. Simply imagine returning to a home where all your children's possessions remain but your children are gone. Suddenly, victim parents are plunged into a bewildering world where helplessness, despair and disorientation compete. The emotional trauma is compounded by the daunting practical obstacles to retrieving the children, or even to gaining access to them. Simply finding out where to get help can be very difficult. Parents often face unfamiliar legal, cultural and linguistic barriers. Their emotional and financial resources can be stretched to the limit. But it does not stop there. Parents are often not believed. The reaction is all too familiar: how could this happen in an advanced Western society? The whisper goes round that there must be something wrong with the victim parent to explain the severity of being separated from his or her children. As Hillary Rodham Clinton said in her speech at the launch of the International Centre for Missing and Exploited Children (at the British Embassy in Washington on 23 April 1999): "It took about twenty plus years to take an issue like domestic violence and make it an issue that we talked about in public... Well -children abducted across national borders - is an issue that has a similar moment in time".

The effect on Children

If the pressures and distress for victim parents can be almost too much to bear, imagine what it is like for children. Suddenly snatched from the security of a familiar environment, friends, school, grand-parents - often at an age when the breakdown of a family relationship is hard to understand. They do not know what is happening or why. Children become confused and angry. They are traumatised by the loss of one parent. Their greatest fear then becomes not to lose the remaining parent. This is similar to the "Stockholm Syndrome" when hostages identify with their captors. But in child abduction cases, the syndrome is even more severe because of the age of the child-hostage, its relationship with the captor, and the latter's ruthless psychological exploitation of the relationship.

When parents abduct children, they are obviously not going to tell them that their other parent is wonderful, still loves them and wants to see them. On the contrary, the children are usually told that their other parent is a bad mother or father, who has abandoned them and could see them at any time if only he or she wanted. The situation is worse if the abducting parent is hiding from the police or taking precautions against re-abduction - when the child realises there is a state of war between its parents.

Many studies have been done in the USA on what is known as "Parental Alienation Syndrome" (PAS)- when one parent systematically denigrates the other - and on its devastating effect on children. The child soon replaces the positive memories of the absent parent with hurt and anger at what it sees, and is encouraged to see, as abandonment and betrayal. In its craving to keep the love of the only remaining parent, the child ends up asserting vehemently that it does not want contact with the victim parent. This vicious circle complicates still further a resolution and as time passes, the chances of recovering children become progressively more remote.

Some parents may believe that their actions have an objective justification (e.g. to rescue their children from domestic violence). But a common thread in all too many cases is the sustained, vengeful effort of the abductor to deprive the other parent of contact with the child to the maximum degree possible. The aim is to flee one judicial system, in favour of another - in order to reverse permanently previous custody decisions and destroy the other parent's relationship with the child.

The Purpose of The Hague Convention

The International Hague Convention on the Civil Aspects of International Child Abduction of 1980 was designed to ensure "the protection of children from the harmful effects of their wrongful removal or retention".

The 1980 Hague Convention on the Civil Aspects of International Child Abduction (The Hague Convention) is a world-wide convention designed to secure the prompt return of abducted children who have been removed from, or retained outside, their country of habitual residence, so that any subsequent welfare issues relating to the children can be decided in the home jurisdiction.

The Hague Convention is designed to discourage child abduction. It is not intended to pass moral judgement. Most importantly it is not concerned with the merits of a custody case. Criticisms or complaints about the custodial parent or the terms of a custody award are matters to be dealt with by the jurisdiction of the child's habitual residence. The paramount objective of the Hague Convention is to return the child "promptly" and to confirm the jurisdiction of the country of origin in custody matters.

Save in exceptional circumstances (see Article 13b), the Convention is based on the assumption that it is in the child's best interest to be returned quickly to its country of habitual residence. This ensures that the courts of that country -which are better placed to do so- can determine the issues relating to the child's future. The abducting parent cannot then profit from the abduction by choosing one jurisdiction over another ("forum shopping") in the hope of reversing previous custody decisions.

The Problem: inconsistent application

For The Hague Convention to work effectively in its dual purpose of discouraging abductions and returning abducted children promptly to their country of habitual residence, it must be consistently interpreted and enforced.

But, in the past few years there has been growing concern that the effectiveness of the Convention is being undermined by the failure of some signatory states to fulfil their obligations. Different national approaches to implementing the Hague Convention, the slowness of procedures, the lack of legal aid in some countries, and the excessive recourse to the so-called loophole clause, has meant that too many cases of international child abduction remain unresolved. Some children are never located. Others are simply not returned to their country of origin.

The problem is that judicial co-operation between states can be a highly contentious area as the recent negotiations on an International Criminal Court have shown. One of the reasons is that judicial systems lie at the heart of national sovereignty. This often inhibits cross-border co-operation, which requires the competence of national courts to be limited by international obligations. The issue of child abduction is a prime example of the limitations of international co-operation in the judicial area.

According to the American Bar Association Report of 1997 on the Hague Convention, the rate of return of abducted/illegally retained children varies from 5% to 95% depending on the country. In the absence of a body to oversee the implementation of the Convention, the poor performance of some countries has, at least until recently, not been exposed and will only improve with difficulty.

The Forum on International Child Abduction held in Washington on 15th and 16th September 1998, under the auspices of the National Center for Missing & Exploited Children (NCMEC) identified the major weaknesses in the Hague Convention. The NCMEC's report on the Conference pointed in particular to three problems: the systematic use of the exception in Article 13b ("the loophole clause"); the slowness of proceedings and the non-enforcement of court orders by some countries.

Article 13b defence - the loophole clause:

The exception to the requirement for the immediate return of the child to the country of habitual residence is to be found in Article 13 of the Convention.

"The judicial or administrative authority of the requested State is not bound to order the return of the child if"

Article 13a: ....

Article 13b: "there is a grave risk that the child's return would expose him/her to physical or psychological harm or otherwise place the child in an intolerable situation."

Alinea 2: "The judicial or administrative authority may also refuse to order the return of the child if it finds that the child objects to being returned and has obtained an age and degree of maturity at which it is appropriate to take account of its views".

Grave risk: The Hague Convention provides limited defences based on welfare considerations - a court has the discretion not to return an abducted child if returning it would place the child at "grave risk of psychological or physical harm" or put it in an "intolerable situation". These are strong terms and they are meant to apply in extreme circumstances only. The precedent case of Friedrich v. Friedrich (US Appeal Court - 6h District, 1996) established that "grave risk of psychological or physical harm" could only apply to a situation where a child would be returned to a zone of famine or war or to a situation of serious abuse or neglect.

Child's objection: The Hague Convention also provides a limited opportunity for the child to be heard provided it has obtained an "age and degree of maturity" at which it is appropriate to take its views into account. But a main intention of this article was to draw a clear distinction between a child's objections, as defined in the article, and a child's wishes as commonly expressed in a custody case. This is logical, given that the Convention is not intended as an instrument to resolve custody disputes per se. It follows, therefore, that the notion of "objections" under Article 13b is far stronger and more restrictive than that of "wishes" in a custody case.

In the United States a restrictive judicial definition to Article 13b has been given in the Friedrich v. Friedrich precedent case. In England, the Consultation paper on Child Abduction published in the February l997 issue of the British Family Law Journal reported that the High Court has taken a policy decision to approach Article 13b with great caution (in particular against the risk of indoctrination by the abducting parent) and, even if a child were found to object to a return, to refuse a return only in an exceptional case.

But whereas the intent of the Convention is not to allow this objection except in the most narrowly defined circumstances, in some countries - notably in Germany - it has become virtually the rule. The Lowe Report of 1996 found that every time the "child's objections" were raised as a defence, a return order was refused by the German courts (even when children were as young as 3 and 5).

The problem is that some countries' courts are unable or unwilling to uphold the difference between proceedings under the Hague Convention and arguments over custody arrangements. They therefore tend to treat these Article 13b objections as "a merit of custody" argument. This is exactly what the Convention was supposed to avoid, custody arguments being reserved to the court of the child's habitual residence. Worse still, courts, like those in Germany, fail to see how abductors seek to take deliberate advantage of Article 13b. This opens the door to the programming and indoctrination of children by abductors.

Indeed, when parents abduct children, they are obviously not going to speak well of the other parent, saying that he/she still loves them and wants to see them. On the contrary, as in my case, the children are told that their other parent is a bad mother or father, who has abandoned them and could see them at any time if only he or she wanted to.

Furthermore, when children are interviewed, it becomes of paramount importance to abductor-parents that their children say "the right thing" to the judges and the Youth Authority. This puts an even higher premium on placing psychological pressure on abducted children. But, some countries' courts refuse to take into account the abductor's opportunity to programme the children's emotions and are unwilling to admit independent expert opinion to examine children and the degree to which they have been indoctrinated (Parental Alienation Syndrome).

Used in this manner, Article 13b delivers children into precisely the danger from which The Hague Convention is supposed to protect them: Article 13b becomes in effect the instrument of alienation between child and victim parent.

Professor Elisa Perez-Vera provided the primary source of interpretation of the Convention in her Report of 1980: "The Convention as a whole rests upon the unanimous rejection of the phenomenon of illegal child removals and upon the conviction that the best way to combat them at an international level is to refuse to grant them legal recognition... the systematic invocation of the said exceptions, substituting the forum chosen by the abductor for that of the child's residence, would lead to a collapse of the whole structure of the Convention by depriving it of the spirit of mutual confidence which is its inspiration".

Delay - possession becomes 9/10th of the law:

The merit of the Convention is supposed to lie in the speed of its proceedings. The unusually rigorous limits on defences cannot otherwise be justified as being in the best interest of the abducted child. Lengthy proceedings give abductors a further advantage by allowing them to indoctrinate the child against the left-behind parent (for the purpose of Article 13b) and by generating a new argument, namely that the child is now settled in its new environment and should not be moved again.

But, some countries are markedly slower in dealing with Hague applications than others. For example, judicial returns take on average 5 1/2 weeks in England versus 26 weeks in Germany, while judicial refusals take 11 weeks versus 36 weeks (during which contact with the children is difficult, if not impossible).

Evidence is accumulating that a major cause for the discrepancy in rates of return orders is the level of court allowed to hear Convention cases. In countries where Convention cases are heard centrally by a small number of specialist judges, the system works well. Cases are dealt with expeditiously, based on paper evidence and without the child's view being usually heard (i.e. approaching article 13b - "the child's objections" - with great caution, in particular against the risk of indoctrination by the abducting parent). Judges usually make a decision to return the child, relying on the court of habitual residence to make a fair decision at any subsequent custody hearing.

In England and Wales, Convention cases are exclusively heard centrally by a small number of specialist judges - 17 at present. Conversely and until very recently, all lower courts (over 800 of them) had jurisdiction to hear Convention cases in Germany. Cases were therefore heard in the locality chosen by the abductors (usually their hometown).

In countries where Convention cases are first heard at a lower level, proceedings tend to be slow and dealt with by judges who are inexperienced and/or unwilling to uphold the difference between proceedings under The Hague Convention and normal custody cases. This is particularly significant when article 13b is raised as a defence. As a result children are usually not returned.

Non-enforcement of return orders

Without effective enforcement, the purpose of the Hague Convention cannot be met. The most critical aspect of enforcement is that when the summary process has taken place and a return has been ordered, the power exists to carry out and enforce that order.

The lack of enforcement powers in some Member States is a major obstacle to the operation of the Hague Convention. The non-enforcement of court orders gravely undermines the effectiveness of the Convention.

In Germany, for example, under s. 33 of the German law of Non-Contentious Matters enforcement powers are vested exclusively in the court of first instance. This means that a high court decision to return the child can only be enforced by the Amtsgericht (lower court) judge who originally heard the case. This enforcement process can take several months and does not always end in a return being made. There have been several notable examples when an Oberlandesgericht ordered a return and the lower court refused to enforce it.

But even at the lower level, the system does not work well as it is customary for judges to make decisions without ensuring that their orders are actually enforced.

A linked problem is that in several Convention countries, abduction is not considered a criminal act and there are no extradition treaties.

The lack of enforceability of access rights

Article 21 lacks teeth and consequently can effectively amount to a denial of access rights for left-behind parents. In England, for example, the Court of Appeal has ruled (in Re G, 1993) that Article 21 imposes no duty upon judicial authorities, but instead merely imposes duties upon Central Authorities under Article 7f `to make arrangements for organising or securing the effective exercise of rights of access.

Evidence has also shown that in most cases of non-return, the victim parent was subsequently denied normal access. Indeed, when a child is not returned, the abducting parent has the additional advantage of having subsequent proceedings dealt with in the country of retention rather than the country of the child's habitual residence. Case studies show that such court decisions, dealing with custody and access rights, can favour the abducting parent. This, combined with the fact that in some countries judges are reluctant to enforce access orders, results in a situation where a parent is often deprived of all contact with the child.

International child abduction - what needs to be done

The role of ICMEC

The International Centre for Missing and Exploited Children (ICMEC) is a subsidiary the U.S based National Center for Missing and Exploited Children (NCMEC) which has helped to return thousands of missing or abducted children in the US since 1984.

First Lady Hillary Rodham Clinton and Cherie Booth (a patron of ICMEC), wife of British Prime Minister Tony Blair, were the principal speakers at the launch of the International Centre for Missing and Exploited Children in Washington DC in April 1999. The purpose of this new organisation is to create a co-ordinated, international response to the problem of missing and exploited children, and more particularly to eradicate the problem of international child abduction.

The ICMEC will initially have an office in the US and another in the UK. The UK office, which will be opened shortly, will be ICMEC's European Headquarters.

The first task of the ICMEC is to build a global missing children's network via the world wide web. It will provide instantaneous dissemination of pictures and information on missing children through the Internet. This Global missing children's web site is a custom built interface which allows law enforcement agencies to post new cases within minutes. The police departments in each country can enter their own cases, and the system will incorporate a language processor that translates the content of each national site, enabling access and use world wide. Five countries are already connected with 10 more due to join over the next two years. The UK website: www.missingkids.co.uk was launched on 12 March 2000.

Another goal of the International Centre is to improve the working of the Hague Convention on the Civil Aspects of International Parental Abduction. ICMEC is in particular pursuing the following agenda:

Governments' attitude must change:

Because international child abduction cases are complex and difficult to resolve, the typical reaction of many governments has been to absolve themselves of the responsibility for intervening. They have done this either by deeming these cases a private legal matter ("tug of love") or by claiming that they cannot interfere with the independence of the courts.

But this is a response which no longer rises to the problem. It is no longer acceptable for a Government to hide behind the independence of courts which permit the denial of basic human rights or gross miscarriages of justices.

In some countries the courts interpret Hague Convention cases in such a way that in effect they turn a blind eye to the stealing of children across frontiers; become agents of alienation between the child and victim parent; an violating a fundamental human right by creating a situation in which victim parents lose effective access to their children - in short perverting the original intent of the Hague Convention.

This is surely a matter of concern for governments and their judicial authorities. The US Congress has recently introduced a joint resolution calling for the countries that are signatories to Hague Convention to improve their compliance. Germany, Austria and Sweden have been named for their poor performance in returning children and asked to improve their record and remove barriers to parental visitations.

Education and Awareness

Mr. Duncan has said everything I wanted to say on what needs to be done concerning education and awareness with regard to governments and central authorities, but also with regard to the public at large, because most people are still unaware of such situations. There needs to be an awareness campaign aimed at governments, ventral authorities, law enforcement agencies, legal professionals and the public in general. Most people are still too unaware of the sheer scale of international child abduction and its effects on children and victim parents. Until the severity of the problem of international child abduction is highlighted, little will be done to combat it. The idea would be for contracting states to fund information campaigns to make the public more aware of the dangers of child abduction.

Data Base

The exact figures for trans-national child abduction and the results of court decisions in different countries are not known. There is an urgent need to record the numbers of international abductions and to disseminate accurate data on the outcome of Hague applications. ICMEC is putting together a database recording the number of cases and their outcomes. Central authorities should also record and disseminate annual reports on Hague Convention compliance. Our aim is to establish "performance ratings" for each contracting state to encourage a more uniform and consistent approach.

Training

We also need to train the law enforcement agencies, the legal profession. Strangely enough, I receive calls from lawyers in the United States of America who did not know about the Hague Convention. An international training team should be established to create a training curriculum adaptable to the systems of different countries. Certain legal principles are basic to the application of the Convention and should therefore be applied in similar ways by member countries. ICMEC has funded a study led by Professor Nigel Lowe of Cardiff University to establish a "Code of Best Practice" that is to be distributed to all countries' central authorities. It will be in the form of a handbook with information about the interpretation of the articles. Another way to improve consistency is by organising international conferences to discuss common problems of interpretation. ICMEC is planning its second conference in November 2000, in Washington where we can, like two years ago, discuss the problems in a more specific way and try to find the right solutions.

Improve the working of The Hague Convention

The Hague Convention itself must be reviewed since some of the articles are not worded well enough. We also need to ensure that those attending the next Hague Convention review meeting scheduled for March 2001 should have sufficient political authority (unlike at the last Conference, held in 1997, to which each country sent four people from the Justice Department) to take decisions that will significantly improve the working of the Hague Convention.

It is arguable that, in so far as Article 13 can be exploited to justify abduction or retention, it has made the situation worse. It is also striking that, according to research by Dr. Linda Girdner, a parent is more likely to secure a return order through a non-Convention proceeding than through a Hague Convention proceeding (Dr. Girdner quotes an 80% rate with the former compared with a 33% under the latter). This is not an argument for dismantling the Hague Convention. It is an argument for improving it; in particular there is a need for a more common approach to the application of the exceptions. While the exception clause cannot be dispensed with altogether, Article 13 might have to be re-drafted in a way, which narrows its use to genuinely exceptional circumstances. As currently drafted, it can too easily become the rule and not the exception.

In parallel, strict limitations should be placed on the age and circumstances in which children can be called to appear before the court. As a general rule, since Convention hearings are not about custody, children should not appear in courts at all. To require young children to appear in court and to make a choice between parents is a form of child abuse, inflicting extreme cruelty. The confusion and stress involved are for most children beyond description, and empty the notion of the "will of the children" of any significance. There may be rare cases when it is important to hear the child at first hand. But no child below a certain age should have to endure this ordeal.

Member Countries must be pushed to adopt a tight schedule for handling Hague cases and ensure that they have in place an effective enforcement system.

Conclusion

The problem of international child abduction will continue to grow. It is, therefore, clear that the scale of the problem requires bold and far-reaching solutions. Unless urgent and rapid action is taken, more and more children will be denied their most basic human right - that of having access to both their parents.

Abducting a child across borders is never in the child's best interests. The Hague Convention must be applied uniformly, fairly and above all swiftly. We must find a way of forcing signatory countries to abide by the Convention - it is a good convention. However, many countries, probably for political reasons, do not abide by it. Only when countries accept that child abduction is not to be tolerated will it become a thing of the past. Family disputes and divorce will never go away; parental child abduction, however, must be eradicated.

Ms. Mary Banotti. - I thank my colleague Anne-Marie Lizin for her introduction. It is in no small measure due to her activities when she was a Member of the European Parliament that the Parliament has taken such an active role in addressing the problem of international child abduction. She was the initiator and I am very proud indeed to be continuing the work she has done and to be invited to speak to you here today.

I shall very briefly explain how the European Parliament became involved in these issues. Many would say that there is no room for politicians in this area, but in fact there is considerable room for political action. The European Parliament usually acts through its citizens' petitioning mechanism - we have a petitions committee, not unlike the one in the German Parliament but not necessarily part of the political system in many other countries. In this context, parents have to petition the parliament to get help for the return of their children. As a result of the activities of Senator Lizin and a parliamentary report by a French deputy, the MEP Marie-Claude Vésade has been appointed as President of the Petitions Committee. I am not a lawyer. I was a social worker before I became a parliamentarian. This has probably been very useful to me in my work concerning child abduction. Not being a lawyer, I perhaps have a little bit access to more informal networks than a lawyer. I am extremely glad that in the Parliament I have access to interpretation in no less than eleven languages. This is an extremely useful for my work. I have networks of colleagues in all the European Union countries and, increasingly, a network of friends and colleagues in other countries outside the Union that I can call on when looking for extra information on the cases that come to me. I am very interested in what the speakers said this morning. Many of the issues raised by Catherine Meyer - the first person to come to me for help when I was appointed in 1995 - are of great importance. It is extraordinary that the personal experience of people, who are prepared and brave enough to speak publicly about the issues of child abduction, have had such an extraordinary effect on the wider knowledge of the Hague Convention on Child Abduction. Also, Mr. Duncan highlighted, the increasing improvement and recognition of the need to address particular issues in relation to the Convention.

The Parliament has been very generous in terms of permitting access to an international telephone line, as telephone costs very often significantly increase both lawyers' and the victim parents' costs. Generally, I am approached by the victim parents rather than the abducting parent. It is very often almost impossible to make direct contact with the abducting parent, though I have on several occasions managed to do this.

Our action has been mentioned through the parliamentary amendments in the new Brussels II Convention. As Mr. Duncan said, the programme has been used very effectively to fund conferences on the Hague Convention. We have a loose alliance within the Parliament which we call the Children's Alliance. We believe that at the heart of all these issues, there are very often some deeply wounded children. There is a mixture of love, hate and revenge in every single abduction, perhaps on both sides.

Mention has already been made today about international (civil) mediation. The Council of Europe held a very interesting seminar about a year and a half ago on the question of international mediation. The issue has been worked on in quite a number of areas. The question remains: will this mediation be compulsory? If the answer is no, then all this effort is a waste of time.

The databank mentioned by Mr. Duncan is essential, if only to teach people in many countries how the law is being administered in other countries. All too often these cases are heard in small local courts, before judges who, may deal with a case of this nature, perhaps only once in their careers.

It is also important to tackle the environment in which certain relationships start. An example is what we call in my office: the "Holiday Romance Syndrome" where relationships and marriage are the result of holidays in beautiful places where it is warm and sunny and far from home. Holiday romances and holiday villages are very often very far away from the main centres of justice. When the sun sets and everybody goes home, one may be left with a small child, in sometimes very difficult circumstances. All too often, it is in situations like this that abductions take place, and very often with tragic consequences.

Another issue of growing concern is the distress and determination of grand-parents who are deprived of access to their grand-children, either literally and geographically by abduction, or by the break-up of relationships. Grand-parents are then denied access to their grand-children. These are some of the saddest cases imaginable. Several groups of grand-parents have come to me for guidance and assistance.

There is virtually no follow-up on what happens to these children when they are returned home. Again, it is something that should be of great interest and indeed concern to us. As has been mentioned by Catherine Meyer, many of these children have been through the most frightful traumas. Many of them are returning home with parents they may not have seen for anything from five to seven years. Such children need assistance to reintegrate, very often in a different language, into the society from which they were taken at a very young age.

The question of child abduction and its being regarded as a criminal offence: some abducting parents get away with it for example because of the lack of experience of the courts in their own countries. It is very arrogant of these courts to give special concessions to their nationals.

A couple of other things have emerged in the last year, in particular, the question of stress. To overcome stress, an abducting parent may change their religion in order to benefit from the religious courts in some countries. I have also heard of cases where an abducting parent has changed their nationality in the belief that they will benefit from the courts of that country not to return the children because those countries are either inexperienced or have not signed the Hague Convention.

Another phenomenon that is becoming increasingly worrying are the underground networks - there are some very well-known ones in the United States - which quite publicly declare that they help hide abducting parents - very often in another country so that they are not forced to return their children.

I would like to say a few words about the Hague Convention. When I took over this job, I knew very little about the Hague Convention However, I do think that it is important that we recognise the fact that basically, it is a very good piece of legislation. It is not perfect, but as a former secretary-general once said, it would be unlikely, if we went back to the drawing board, that we would ever get anything as good again. It has taken many years for it to become as effective as it is and it is increasingly becoming a working instrument.

I come from a very small country with a population of just over 3.5 million people. In my country, there are over a hundred abductions a year, interestingly enough divided almost equally between children who are abducted and brought into the country and those who are abducted and taken out of the country. With the existence of the Hague Convention, hopefully we shall achieve some kind of trust built on mutual knowledge of legal systems, for the difficulties involved are immense. It will become increasingly difficult for courts to return children when they are not sure that, on returning a child, the undertaking made in the court will be honoured, not just by the parents whose child is returned, but also by the courts themselves. Many countries have incredibly legalistic and complex systems. For example, in the context of a marital breakdown, you will often find that, in addition to the abduction of the child, there is a case of domestic violence, child sexual abuse and a lack of support for the child. In the middle of all this, it is a case of child abduction. By the time all these issues are put together, it could take up to four years for the legal situation to be resolved because of all the side issues.

Belgium is in a really difficult situation because of the huge number of non-Belgians living in the country. It must be an absolute nightmare for the courts to try and decide which is the relevant court. Take for instance a nine-month old child born in France to an Italian father, an Australian mother, and living in Belgium. It is like putting together an elaborate jigsaw puzzle to decide where the best interests of that child and the place of habitual residence are. That is why it is useful to hold seminars like this where not only judicial professionals but NGOs are also present. It is often NGOs that have led the way in terms of raising public awareness. I know that Senator Lizin will probably speak to us later about the piece of legislation she brought in and that has recently been ratified by the Belgian Senate. In trying to raise awareness and increase public information, I think it is really important that it becomes very much part of the national debate. Many people who marry outside their own culture - I did myself - assume that when things go wrong, all they have to do is to pack their bags and return home. They are quite deeply and dramatically shocked when they discover that they simply cannot do that. I personally believe passionately that all children have human rights under the Universal Declaration of the Rights of the Child particularly, that of a child to know both parents. The best interests of the child are served by this credo. I have seen situations where children have grown up to blame and hate the parent whom they lived with because they never had the opportunity to know the other parent. By that stage it is too late to make amends. Death or other aspects come into the situation and the child will live forever regretting the fact. Whether the parent is good, bad or indifferent, the child is entitled to know both parents. In the end, if some form of mediation is possible, it is advisable and important, it is pure common sense to recognise that a parent might win a so-called battle at one stage in their life and loose it totally when the child is old enough to participate and ask him or herself why he or she was the victim of what happened.

Abducting and left-behind parents are increasingly going on the Internet. There is a growing amount of suspicious activities going on via the Internet. Various people carry out lightning raids on a country and snatch a child back - I am absolutely appalled by some of the things on the websites about partners in relationships. Highly libellous and appalling material is being posted on the Internet about parents who have abducted children We need to be aware that what is going on is a growing menace because in the future, it will drive the other parent totally underground for fear that the kind of material published about them gives them absolutely no chance, for example, if they go to court. The major problems continue to exist: lack of legal aid for parents who have to very often travel long distances; coping with delays in the court which can last two, three or five weeks and paying for hotel, maintenance and legal costs. These problems interfere quite significantly with the rights of parents under the Hague Convention to a speedy hearing. All the speakers have mentioned the delays in many judicial systems. I believe we have to establish specialised courts. The suggestion by the procurer-general this morning, that there should be a specific legal officer charged with assisting in these cases in the lower court is an extremely useful one. With specialised courts that are familiar with the background of the child abduction issue, that know the Hague Convention and that in all cases will have a certain amount of knowledge about judicial systems in other countries, the process can be accelerated.

I am optimistic on a whole lot of levels, because I have had the great pleasure of seeing children reunited with their parents, and there is nothing quite so moving as seeing that. Unfortunately, I have also seen the anguish when this has not happened. I am highly encouraged by the dynamism within the Hague Convention, where the capacity and willingness to search for ways of improving the situation are an enormously important part of how this piece of international law is evolving. As Catherine Meyer has said: at the heart of all of these cases are children. They have to be our first consideration.

Once again, thank you so much for inviting me to be here and congratulations to the Belgian Senate. This is an excellent opportunity for us all to meet. Thank you very much.

M. Idris Bischr. - Monsieur le président du Sénat, Madame la présidente, Mesdames, Messieurs, bien que le Maroc ne soit pas membre signataire de la Convention de La Haye, nous vous remercions de l'avoir invité en tant qu'observateur pour participer aux travaux de cette journée d'étude organisée par le Sénat afin d'examiner l'application de cette convention dans différents pays et les problèmes qui en découlent. Cette journée d'étude est consacrée à cerner les difficultés d'interprétation et d'application et à trouver des solutions.

Le Maroc n'a pas encore adhéré à la Convention sur l'enlèvement international d'enfants, mais y porte un grand intérêt. En effet, la protection de l'enfant est un principe qui tient une grande place dans les préoccupations de notre politique gouvernementale. Le souci de la sauvegarde de l'enfant et de son intérêt supérieur se reflète clairement non seulement à travers les dispositions législatives nationales en la matière, mais également sur la scène internationale par la présence du Maroc à la Conférence de La Haye sur le droit international privé, à l'occasion de l'examen des différentes conventions ayant trait aux thèmes portant sur l'enfant.

A cet égard, on peut signaler que le Maroc était le premier pays signataire à La Haye de la Convention du 19 octobre 1996 concernant la compétence, la loi applicable, la reconnaissance, l'exécution et la coopération en matière de responsabilité parentale et de mesures de protection des enfants. Le principe de l'adhésion du Maroc à ladite convention est compatible avec sa préoccupation de l'intérêt supérieur de l'enfant ainsi qu'avec ses lois internes. A cet effet, la convention sur les aspects civils de l'enlèvement d'enfants a fait l'objet d'une étude par le ministère de la Justice au Maroc en raison de l'impact qu'elle engendrait sur le règlement des questions de déplacements d'enfants, notamment pour les pays avec lesquels nous ne disposons pas de conventions bilatérales en la matière

Après étude de ladite convention, on a relevé un certain nombre d'observations qui ne constituent pas, en principe, un obstacle à l'adhésion à cette convention. Elles nécessitent toutefois d'être évoquées vu que certaines d'entre elles soulèvent une problématique au droit de l'une des parties au litige, tel le fait d'imposer à l'État contractant d'ordonner le retour immédiat de l'enfant lorsqu'il a été déplacé illicitement et qu'une période de moins d'un an s'est écoulée à partir du déplacement ou du non-retour au moment de l'introduction de la demande devant l'autorité judiciaire ou administrative de l'État contractant où se trouve l'enfant. Cela constitue un jugement préalable à la fois au droit de la partie qui a engagé la procédure et à la justice de l'État concerné.

D'autres observations portent atteinte à la valeur des décisions judiciaires exécutoires. Ainsi, le fait qu'une décision relative à la garde a été rendue ou soit susceptible d'être reconnue dans l'État requis ne peut justifier le refus de renvoyer l'enfant dans le cadre de cette convention. Une autre disposition engendre le fait de faire supporter de lourdes charges pécuniaires par le parent ayant déplacé ou retenu l'enfant ou empêché l'exercice du droit de visite, ce qui risque de compliquer encore plus les relations entre les parties concernées par le droit de garde et le droit de visite.

En conclusion, le ministère de la Justice au Maroc, comme autorité centrale, déploie ses efforts pour l'intérêt supérieur de l'enfant et considère que celui-ci ne peut trouver son équilibre dans les domaines sociologique, culturel et psychique que dans le maintien des contacts avec ses deux parents.

Mme Pervenche Beres. - Madame la présidente, mesdames, messieurs, permettez-moi tout d'abord de vous transmettre les remerciements de Mme Elisabeth Guigou, qui m'a chargée de vous dire combien elle regrettait de ne pouvoir participer elle-même à cette journée d'étude.

Comme membre de la commission parlementaire franco-allemande de médiation, je me réjouis d'être parmi vous aujourd'hui pour réfléchir ensemble sur le fonctionnement de cette Convention de La Haye qui nous tient tant à c_ur.

En France, l'intérêt pour cet instrument conventionnel n'a pas décru. A l'heure actuelle, l'autorité centrale française, désignée dans les conventions relatives aux déplacements illicites des mineurs et à la protection du droit de visite du parent qui n'a pas la garde, gère 467 dossiers. Dans près de la moitié de ces affaires, la Convention de La Haye de 1980 trouve à s'appliquer.

Nous connaissons tous la difficulté de la mettre en _uvre. Et pourtant, comment ne pas admettre qu'il sera toujours difficile pour les autorités compétentes d'organiser un retour d'enfant car, à l'arrière plan, il y a toujours le drame humain d'une séparation parentale.

Il n'en demeure pas moins que la France, comme tous les États parties, a conscience qu'elle a le devoir de redoubler d'efforts pour protéger en tout premier lieu la personne et l'intérêt de l'enfant.

C'est en pensant à cet objectif que l'expérience et la réflexion des parties contractantes à cet instrument international sont utiles. Elles doivent les conduire à échanger entre elles de manière constructive, afin d'harmoniser leurs pratiques et de faciliter la mise en _uvre de la convention.

C'est la raison pour laquelle Mme Elisabeth Guigou, ministre française de la Justice, porte la plus grande attention à l'évolution de ce secteur conventionnel toujours susceptible de progrès, ainsi que le démontre, s'il en était besoin, la ratification par la Belgique de la Convention de La Haye.

Pour sa part, le ministère de la Justice français, à travers son autorité centrale, a opté pour une application aussi rigoureuse que possible de la convention. Il n'en demeure pas moins que sur le plan interne, l'application de cet instrument est perfectible et nous nous y engageons. D'une manière générale, afin d'améliorer le fonctionnement de la convention, le ministère de la Justice français tente de favoriser la communication et la transmission des informations utiles dans ce domaine.

Pour cela, des contacts étroits sont engagés et entretenus avec le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l'Intérieur. Mais aussi, il nous a paru indispensable d'approfondir la connaissance des magistrats français dans ce domaine, afin que ceux-ci soient toujours en mesure de prendre les décisions à la fois humaines et juridiquement adaptées au contexte international dans lequel ces décisions sont prises. C'est la raison pour laquelle une politique soutenue d'actions de formation et d'information est engagée par le ministère de la Justice auprès des magistrats français du siège et du ministère public, notamment par l'intermédiaire de l'École nationale de la magistrature.

Cependant, l'efficacité dans le règlement de ces dossiers repose aussi sur la réciprocité dans la mise en _uvre des dispositions de la convention.

L'expérience française démontre, comme certains l'ont dit ce matin avant moi, que nous rencontrons manifestement trois difficultés dans l'application de cette convention.

En premier lieu, l'article 13, qui prévoit en particulier, au nom de l'intérêt de l'enfant, un certain nombre d'exceptions au retour inconditionnel et immédiat de l'enfant déplacé dès lors que le caractère illicite de ce déplacement a été établi. Cet article permet souvent aux plaideurs et aux États de faire réapparaître le débat sur le litige latent qui oppose les parents à propos du droit de garde, alors que ce débat est expressément exclu par l'article 19 de la convention.

Le recours abusif à cet article favorise le forum shopping.

Utilisé avec rigueur conformément au texte et à l'esprit de la convention, cet article est un garde-fou nécessaire. Son utilisation dévoyée vide la convention de toute effectivité et amène à s'interroger parfois sur la volonté réelle d'application de ce texte international par certains États signataires.

En second lieu, les délais de procédure constituent également un obstacle à la performance de cet instrument. Fixés à six semaines maximum par l'article 11 de la convention, les délais de saisine des juridictions sont en pratique très variables selon les États et en majorité très supérieurs à ce délai.

En France, s'il n'y a pas d'appel, la décision de retour peut être rendue et exécutée en quelques semaines. Mais les délais pratiqués dans chacun de nos États sont inhérents à nos situations intérieures, à la capacité des juridictions saisies à procéder rapidement aux décisions nécessaires. Ils sont également liés aux exigences de traduction et plus généralement aux difficultés de communication internationale des documents dans le respect du principe contradictoire.

Troisième difficulté : le coût des procédures qui peut être un obstacle majeur à l'effectivité de la convention et à son accessibilité pour tous.

En France, l'intervention gratuite du parquet en qualité de demandeur à la procédure de retour permet d'assurer l'égal accès à cette convention à tous les justiciables, quelle que soit leur nationalité, même si, il faut le reconnaître, le défaut d'application possible de l'aide juridictionnelle aux frais de traductions pourtant nécessaires, peut constituer une réelle difficulté pour certains requérants.

Les autorités françaises concernées par la mise en _uvre de la convention de La Haye, qui partagent la conviction que cette transformation de notre outil ne pourra être le fruit que d'une réflexion concertée permanente avec leurs homologues étrangers _uvrent dans cette direction.

La convention de La Haye confère un rôle clef aux autorités centrales. Leur coopération administrative directe est posée comme une obligation à leur charge qui conditionne l'efficacité des mécanismes institués pour parvenir au retour des enfants.

C'est la raison pour laquelle des impulsions sont données en France, afin que les magistrats représentant l'autorité centrale multiplient leurs échanges avec leurs homologues étrangers. Et le séminaire qui sera organisé en juin aux Pays-Bas va dans ce sens.

Mais comment ne pas rappeler dans cette enceinte combien nos ordres juridiques internes doivent s'adapter au nouvel espace européen et international dans lequel nous évoluons désormais.

Dans le domaine qui nous intéresse, la Convention de Bruxelles II, signée à Bruxelles le 28 mai 1998 par les 15 États européens, qui détermine clairement le juge compétent en Europe pour prononcer le divorce et organiser les relations des ex-époux avec leurs enfants, permettra de faciliter le règlement du contentieux des déplacements illicites d'enfants.

Déterminée à se donner les moyens sans tarder, la France a anticipé l'application de cet instrument, comme le permet l'article 47 de ce texte. C'est ainsi que le parlement français a adopté le 8 mars dernier la loi autorisant sa ratification. Nous attendons avec impatience que d'autres nous rejoignent pour pouvoir utiliser ce nouvel outil sans attendre son intégration dans le traité.

Mais je ne saurais clore cette intervention sans faire état de l'importance que prennent aujourd'hui les modes alternatifs de règlement des conflits, et notamment la médiation.

En effet, eu égard à la nature particulière des affaires concernées par la mise en _uvre de la Convention de La Haye, la médiation peut et doit trouver une place privilégiée pour résoudre ces délicats contentieux familiaux.

Cette considération a conduit l'autorité centrale française à s'efforcer de sensibiliser les parquets à la nécessité de s'impliquer dans les situations, afin de rechercher très rapidement, autant que possible, des solutions amiables non traumatisantes pour les enfants.

Dans le même but, le ministère français de la Justice examine actuellement la possibilité de mettre au point un système de médiation internationale qui pourrait être le fait d'une mission conjointe de professionnels français et étrangers.

Mme la Garde des Sceaux porte aussi un intérêt très vif à la mise en _uvre d'une médiation au niveau européen par ma collègue, Mary Banotti, et qui, nous le savons, a déjà remporté beaucoup de succès.

Enfin, permettez-moi de terminer sur l'évocation des espoirs nés de l'institution entre la France et l'Allemagne d'une commission parlementaire de médiation, dont j'ai l'honneur d'être membre.

Créée à l'initiative de Mme Elisabeth Guigou, Garde des Sceaux, en concertation avec Mme Herta Däubler-Gmeling, cette commission comprend six parlementaires, dont trois pour chaque État.

Partant du constat de l'échec des instruments internationaux, en tout cas dans leur mise en _uvre, pour régler certains conflits aigus entre couples franco-allemands, cette commission doit conduire une réflexion entre les deux ministères et exercer une activité de médiation auprès des victimes.

Telle est, madame la présidente, mesdames, messieurs, la contribution que je souhaitais apporter à vos débats. Même si les difficultés rencontrées masquent parfois les résultats obtenus, l'ensemble des efforts des États a fait progresser très concrètement l'application de cette convention. Plus que jamais, il appartient aux États modernes de maintenir ce cap et je me félicite que la Belgique nous ait rejoints dans l'utilisation de cet outil qu'est la Convention de La Haye. Je vous remercie enfin de votre accueil et je m'en ferai l'écho auprès de Mme Elisabeth Guigou.

Session de l'après-midi - Namiddagvergadering - Afternoon session
Coprésidence - Co-voorzitterschap - Co-chair
Anne-Marie LIZIN - Marcel COLLA

M. Cardon de Lichtbuer. - Ma tâche est difficile car il est délicat d'être le premier orateur après le lunch. Je vais néanmoins tenter de vous familiariser avec quelque chose qui s'est produit en Belgique dans les trois dernières années et qui peut être considéré comme une révolution après une situation qui paraissait désespérante. Nos États - tout cela a été dit ce matin - sont des États modernes et ils doivent donc s'habituer à deux choses. La première, c'est qu'une partie de la vie politique se joue avec la société civile, c'est-à-dire le monde non parlementaire. La deuxième, c'est que nos nations ne sont plus qu'une part d'un grand ensemble, dans notre cas, l'Europe (voir la mondialisation).

Je vous propose de partir de ce constat. Tout d'abord, Child abduction en Belgique, qu'est-ce que c'est ? Nous avons entendu qu'aux États-Unis, ce sont des centaines de milliers d'enfants. Pour nous, depuis le 31 mars 1998, nous avons eu 475 dossiers et, depuis un an, 90 dossiers européens. Cela signifie clairement, Mme Banotti, que ce n'est pas tout le résultat de vacances agréables aux Seychelles. C'est aussi des mariages avec des Allemands, nous le savions, lady Meyer. C'est aussi le mariage avec des Français. Tout cela peut créer des problèmes aujourd'hui. La chose positive, c'est que sur ces 475 dossiers, 376 sont fermés, c'est-à-dire qu'ils ont trouvé une solution. Je vais vous dire cela plusieurs fois aujourd'hui : la chose qui a changé, c'est qu'en Belgique, 80% des cas trouvent une solution. Je sais, ce n'est que 80%, il reste 20%, mais je suis particulièrement heureux de vous apporter ce témoignage que c'est seulement 20%.

Le rapt parental, dans le code pénal belge, entend le non-respect d'un jugement relatif à l'autorité parentale ou au droit aux relations personnelles. Sur le plan du droit civil est considéré comme rapt parental le fait d'emmener un enfant dans un autre pays que celui de sa résidence habituelle et ce, par un des parents contre la volonté des parents. Child focus exerce son rôle aussitôt qu'un enfant est emmené par un des parents dans un autre pays, contre la volonté de l'autre parent. Les dossiers de rapts parentaux exigent une étude approfondie de la situation légale du parent à l'égard de l'enfant, imposant d'accorder une attention particulière aux aspects humains propres aux dissensions au sein de la famille et aux droits de l'enfant tels que prévus dans la Convention des Droits de l'enfant. Il y a une petite nuance. Child focus agira toujours dans l'intérêt de l'enfant et selon les principes de l'article 9 de la Convention des Droits de l'enfant. L'objectif premier de Child focus - il doit être différent de celui de la justice - n'est pas de sanctionner le parent coupable d'avoir enlevé son enfant, mais bien de donner à l'enfant la possibilité de retrouver son père et sa mère. Cela peut paraître élémentaire, mais il est important de rappeler qu'un enfant est l'enfant de deux personnes et a droit à ses deux parents. C'est la raison pour laquelle j'ai été si intéressé ce matin d'entendre le représentant du Maroc. La médiation peut constituer un bon outil lorsque l'on est confronté à des dossiers d'enlèvements parentaux. En effet, la médiation permet aux parents plongés dans une situation conflictuelle de renouer le dialogue et de se rendre compte qu'ils sont le père et la mère d'un enfant qui a besoin de l'un comme de l'autre. C'est là que vous voyez entrer la société civile parce que, quand vous avez entendu le procureur général ce matin, vous vous êtes dit :« on va avoir une justice qui va fonctionner parfaitement ». C'est vrai et on peut l'espérer. On va tous faire le nécessaire pour qu'il y ait une justice dont nous soyons fiers. Mais il devra y avoir place pour quelque chose qui permet, à côté de la justice, avec un autre langage que la justice, de trouver une voie pour résoudre les problèmes.

C'est souvent la médiation. C'est là où la société civile intervient. C'est pourquoi nous ne sommes pas des juges - mais nous travaillons avec des juges - ni des policiers - et nous allons travailler avec des policiers et des gendarmes. L'esprit doit être dans la complémentarité.

Malgré le fait qu'il existe des systèmes de médiation, ce moyen demeure encore trop souvent peu connu et peu utilisé, surtout au niveau international. C'est pourquoi Child focus plaide pour que dans des dossiers de rapts parentaux, il soit fait appel à la médiation internationale de manière plus systématique.

Lors des rapts parentaux, Child focus travaille, déjà aujourd'hui, en étroite collaboration avec la police, les autorités judiciaires et les ministères de la Justice et des Affaires étrangères. Au départ, nous avons été critiqués. Mais aujourd'hui, on se rend compte que nous avons fait le bon choix. Nous ne voulions pas diviser davantage. Nous voulions unir, permettre à tous ces corps de se rencontrer, dans le but de retrouver les enfants.

La réussite dans ces dossiers dépend, d'une part, de la volonté de chaque service de travailler en coordination et en concertation dans le respect du rôle, de l'individualité et du cadre juridique propres à chacun, et d'autre part, d'une connaissance approfondie de la problématique. C'est pourquoi Child focus n'a que vingt-cinq collaborateurs et mille volontaires, mais les collaborateurs sont presque tous juristes de haut niveau. C'est indispensable : il n'y a pas d'improvisation dans ce domaine surtout pas dans celui-ci ! Il est déjà souvent apparu qu'une collaboration, au cours de laquelle toutes les parties se concertent et ont un apport positif, permet une solution plus rapide au problème. La rapidité est un aspect sur lequel on a insisté ; elle est en effet vitale. Les parents ressentent d'ailleurs cette façon d'agir.

Jusqu'ici, je n'ai dit que des choses aimables. J'en arrive à présent à quelques critiques. Nous constatons que la magistrature et surtout la police ne sont pas encore tout à fait familiarisées avec la problématique des rapts parentaux vers l'étranger. On n'a, en outre, pas toujours le réflexe d'aiguiller les parents délaissés vers les services du ministère des Affaires étrangères. C'est aussi dans ce but que nous plaidons pour une formation spécifique de la police et de la magistrature.

J'ai fait deux propositions à ce sujet. Pour la première, je me situe dans la ligne de ce que nous avons entendu ce matin : les affaires dépendent de vingt-sept autorités judiciaires dans chacun des arrondissements différents. Pour un petit pays comme le nôtre ! Savez-vous de combien d'autorités judiciaires ce genre de chose relève en Angleterre ? D'une seule. Ayons une seule autorité judiciaire pour résoudre ce problème en Belgique : on accumulera l'expérience, l'efficacité et la rapidité. Deuxième proposition : vous avez entendu parler de nos structures, entre autres, de la représentation dans la commission mixte Belgique-Maroc, Belgique-Tunisie : Child focus n'y est pas. C'est une erreur formidable car c'est là que l'on pourrait jouer au maximum de la médiation. Permettons à Child focus d'être représenté dans ce genre d'institution : cela me paraît très important.

J'en arrive au plan international, où selon moi, une collaboration est nécessaire. La semaine dernière, lors d'une excellente réunion, Denys Carter avait lancé l'idée de réunir différentes organisations internationales: Reunite, Missing Children International Network, National Missing Persons Helpline, Committee for Missing Children, SOS International Child Kidnapping, la Fondation pour l'Enfance, Irish Centre for Parentally Abducted Children, Bortrövade Barns Förening, le Collectif des Mères Enlevées et l'Association l'Espoir. Ces organisations formuleront - le mois prochain, semble-t-il - une proposition de recommandations. Je m'en réjouis.

Je sais que Denys Carter est extrêmement efficace; ses recommandations seront pour nous très importantes.

Pour ma part, je ferai également une recommandation. Dans cette Europe, tout le monde nous regarde. Les Américains ont résolu le problème pour 300 millions d'habitants. Nous, nous devons compter avec quarante nationalités différentes, avec quarante justice différentes, avec les Accords de Schengen qui font que les gens, et donc les enfants, passent sans aucun contrôle. C'est irresponsable.

Je profite de cette réunion pour demander avec insistance que la Commission de la CEE joue son rôle, prenne sérieusement cette affaire en main, réunisse les organisations et organise un European Network pour que les enfants soient repris de pays à pays. Je demande au Conseil de l'Europe qui couvre la grande Europe de faire la même chose. Je fais cette demande devant le Sénat de Belgique, car la Belgique a eu, grâce au Président De Decker, l'intelligence de nous réunir tous. Je sais que Mme Banotti nous soutiendra au Parlement européen et que d'autres le feront au Conseil de l'Europe. Nous devons en cette année 2000 avoir un network européen; cela ne peut plus attendre.

En tout cas, Child Focus fournira toute l'aide, tous les collaborateurs multilingues, pour préparer ces réunions. Ce n'est pas une question d'argent, mais de volonté politique. Vous ne pouvez pas avoir une grande zone dans laquelle les enfants circulent et ne pas avoir une entraide parfaite entre les organisations qui disposent de nombreux éléments pour résoudre le problème.

Welke rol speelt Child Focus? Child Focus wil het onderzoek stimuleren en verzorgt gratis een permanente nationale noodlijn. Deze lijn is 24 uur op 24 bereikbaar. Van zodra wij een noodsignaal ontvangen, wordt de zaak gevolgd door een case-manager. Hij moet hierbij een aantal conventies respecteren die werden afgesloten met de magistraten, de centrale autoriteiten, het ministerie van Buitenlandse Zaken, enzovoorts.

Verder zal Child Focus ook de ouders omkaderen. "We are the dogs of the blind." Ik hou van dit beeld. De ouders zijn blind, zij kennen niets. Hun kind is verdwenen en het zijn geen doctors of licenciaten in de rechten. Zij weten niet waar naartoe.

We beschikken over competente medewerkers die kunnen helpen, die de ouders begeleiden bij hun contacten met de bevoegde diensten, werken samen met Missing Children International Network.

Thank you, lady Major, for the idea of a group. A group of parents is so important, because mutual support is of cardinal importance.

Child Focus heeft ook een rol te spelen op het vlak van de sensibilisering en preventie. We hebben dat vandaag wellicht nog onvoldoende beklemtoond. Justitie staat machteloos ten aanzien van preventie. Dat is onze opdracht, want er is nog geen misdrijf gepleegd.

Ik toon u de folder "Enlèvements parentaux." We hebben deze met de hulp van Reunite een folder opgesteld over preventie wanneer gevreesd wordt voor parentale ontvoering, en hij kent een enorm succes. Iedereen kent wel een probleemsituatie in zijn omgeving of familie. Zo ken ik zelf een vrouw die vreest voor de ontvoering van haar kinderen. Child Focus kan deze mensen bijstaan met raad en daad op het ogenblik dat ze bezig zijn met van elkaar te scheiden. Onze aanwezigheid in de maatschappij is belangrijk en wij spelen deze rol kosteloos.

Child Focus werkt ook op internationaal vlak. Op lange termlijn moet er een operationeel netwerk totstandkomen van soortgelijke organisaties. Er bestaat geen Child-Focusmodel, maar in ieder land moet er een structuur bestaan die kan reageren op onze vragen en waarmee we samen op Europees niveau een antwoord kunnen bieden op een Europees probleem.

Témoignages - Getuigenissen - Testimonies

M. Philippe Paquay. - Mesdames, messieurs, je suis le papa de Félicia, Line et Deborah que je n'ai pas vues depuis onze mois, depuis que leur mère, Sofia, les a emmenées dans son pays natal, la Suède. Voici mon histoire.

Sofia et moi nous sommes mariés en 1990. Nous avons eu trois enfants : Félicia, qui a maintenant neuf ans, qui est née en Belgique et qui a la double nationalité belgo-suédoise ; Line, qui a sept ans, qui est également née en Belgique et a aussi la double nationalité belgo-suédoise, et enfin, Deborah, âgée de cinq ans et d'origine éthiopienne ; nous l'avons adoptée il y a quatre ans et est uniquement belge. Ces enfants ont donc grandi en Belgique et y ont été à l'école jusqu'à leur enlèvement.

Ma femme et moi nous sommes séparés en 1997. Au début de la procédure - c'était peu après l'affaire Dutroux -, j'ai dû subir des accusations extrêmement calomnieuses. Après cinq mois, j'ai récupéré le droit d'être un père normal, mais uniquement parce que j'avais pu prouver la fausseté des accusations.

Début 1998, ma femme a tenté de kidnapper les enfants. J'ai pu empêcher cet enlèvement in extremis. Depuis, il lui était interdit de quitter la Belgique avec les enfants. Le juge avait alors estimé qu'on pouvait croire en sa promesse de ne pas recommencer.

En mai 1999, en pleine procédure de garde, ma femme a emmené les enfants en Suède et est allée s'installer avec eux dans une maison de vacances qui nous appartient. L'enlèvement s'est produit tout au début du mois de mai 1999, le jour de l'entrée en vigueur, en Belgique, de la Convention de La Haye. Je suis entré immédiatement en contact avec Child Focus. Je dois dire que ses membres ont fait preuve d'énormément de générosité, de professionnalisme. Tant au niveau pratique qu'au niveau psychologique, ils ont été une aide et un encouragement permanents.

J'ai également été en contact avec l'autorité centrale belge, l'administration responsable de l'application de la Convention de La Haye en Belgique, qui dépend du ministère de la Justice. Comme j'étais, je pense, la première personne à les consulter, il y a eu quelques petites difficultés. Par exemple, nous avons eu de longues discussions pour savoir si je pouvais invoquer la Convention de La Haye pour récupérer mes enfants. Certains documents ont été égarés, des traductions ont pris un peu plus de temps que prévu. Apparemment, l'autorité centrale suédoise n'était absolument pas coopérante avec l'autorité centrale belge.

Ces institutions, Child Focus, l'autorité centrale belge, ne peuvent toutefois pas se substituer aux parents. J'ai donc dû apprendre un nouveau métier, celui de parent d'enfants kidnappés. Qu'est-ce que cela veut dire ? J'ai dû devenir à la fois une sorte d'expert judiciaire en droit international et en droit suédois, un coordinateur plus ou moins multilingue de mes différents points de contact en Belgique et en Suède ; j'ai dû devenir une personne capable, à tout moment, de rester calme, pondérée, rationnelle, optimiste, malgré les injustices flagrantes. J'ai dû être un parent qui ne peut pas craquer, quand il apprend que ses enfants sont manipulés, quand il s'inquiète pour ses enfants, quand simplement ses enfants lui manquent.

J'en arrive à mes démarches officielles. Elles ont commencé début juillet 1999. Comme les intervenants précédents l'ont déjà précisé, le but de la Convention de La Haye est de ramener les enfants dans leur pays d'origine en cas d'enlèvement par l'autre parent. Ce retour doit toutefois être décidé par les autorités administratives ou juridiques du pays où les enfants sont retenus.

J'ai donc envoyé en Suède, via l'autorité centrale belge, une requête de demande de retour des enfants.

Au début du mois de septembre 1999, première étape judiciaire, je me suis rendu en Suède, pour une audience devant un tribunal de première instance. J'étais représenté par un avocat suédois qui avait été mandaté par l'autorité centrale suédoise.

Je vous rappelle, comme l'a dit Lady Meyer ce matin, que la convention a prévu une exception au retour des enfants, en cas de risque grave pour leur santé mentale ou physique. C'est ce qu'on désigne souvent par « l'article 13 ». Je souligne aussi que la convention insiste sur le fait que c'est au parent ravisseur de prouver qu'il y a un risque et de prouver que ce risque est grave. Il est classique de la part du parent ravisseur d'utiliser cette clause. Ma femme a donc invoqué ce risque grave devant la cour suédoise en dépeignant une vie de misère en Belgique. Heureusement pour moi, les juges ne sont pas tombés dans le panneau. Ils ont considéré qu'il n'y avait aucune preuve que les enfants courraient le moindre risque s'ils rentraient en Belgique. Le tribunal a donc ordonné le retour de la famille. Mais, immédiatement, ma femme a lancé une campagne dans la presse locale avec la complicité d'une journaliste peu scrupuleuse, peu soucieuse de vérifier ses informations. Par exemple, le titre principal de la série d'articles était: « Elles étaient affamées et frigorifiées. » Mes filles qui avaient cinq ans, six ans et neuf ans ont été nommées, photographiées et interviewées. Ma femme a alors fait appel de la première décision. La Cour d'appel a immédiatement suspendu l'exécution de cette première décision.

On est arrivé à la seconde étape judiciaire. Je suis retourné en Suède en novembre 1999 pour l'audience devant la Cour d'appel. Ma femme a invoqué à nouveau le danger grave pour les enfants. L'argument de la misère a été à nouveau utilisé. La peur des enfants envers leur papa a également été mise en avant.

De mon côté, j'ai déposé les conclusions d'une expertise pédopsychiatrique, ordonnée par la Cour d'appel de Liège, un document probant qui établissait notamment que les enfants étaient déjà manipulés en Belgique et qu'ils devraient, de toute façon, vivre en Belgique et non en Suède. Par ailleurs, une psychologue pour enfants, régulièrement désignées par les tribunaux pour des expertises dans les cas d'enfants et qui connaissait bien l'affaire - elle l'avait suivie dès le début - est venue en personne témoigner à la barre devant la cour suédoise pour affirmer l'absence totale de danger pour les enfants en cas de retour en Belgique et, au contraire, craindre pour la santé mentale des enfants au cas où l'image du père serait détruite chez eux.

Le jugement arrive. Le tribunal a estimé qu'un retour en Belgique « pourrait » mettre les enfants en danger. Le tribunal a reconnu son hésitation, mais les juges voulaient éviter le moindre risque. Ils ont donc décidé que les enfants devaient rester en Suède.

Un autre argument a été utilisé. C'est le suivant. Ma femme reconnaît qu'elle est une « criminelle » aux yeux de la loi belge. Donc, les juge disent: Madame ne peut pas rentrer en Belgique, si elle risque la prison. Or les enfants ont besoin d'une mère. Donc, que faut-il faire? Laisser les enfants en Suède. C'est un argument qui a été repris tel quel dans le jugement.

Evidemment, je n'étais pas très content. Au mois de janvier de cette année, nous avons introduit un pourvoi en cassation contestant l'utilisation de la clause d'exception du danger grave pour les enfants. Nous avons aussi, pour rassurer quand même la Suède, déposé un document social belge, tout à fait officiel, démontrant que l'argument-clé de misère était faux. Il y a trois semaines, au début du mois de mars, j'ai appris que ce pourvoi en cassation était rejeté. Sans commentaire. Une ligne: le pourvoi en cassation est rejeté. Aucune justification.

Voilà où j'en suis maintenant. La Convention de La Haye ne me sert plus à rien. J'ai épuise toutes les possibilités en Suède. Il me reste une porte de sortie: une procédure de garde pendante en Belgique. Mais imaginons que ce jugement me soit favorable, encore faut-il aller le faire exécuter en Suède. Autre problème.

Je voudrais terminer de manière un peu plus personnelle, un peu plus affective, en disant que je suis vraiment en colère contre la Suède. Voilà un pays qui aime se présenter comme un modèle dans le domaine des droits de l'homme. Et, ce pays se met au banc des nations démocratiques en matière de respect des droits de l'enfant. Et puis, très personnellement, je suis fatigué de me battre depuis presque un an, de me heurter à des murs de mauvaise foi, d'injustice flagrante. Je m'inquiète pour mes enfants. Mes enfants me manquent. Je ne peux même pas avoir un contact normal avec eux.

Lady Catherine Meyer. - I would like to thank you for inviting me and in particular Senator Anne-Marie Lizin for all the work she has done in drawing attention to the problem of child abduction.

In 1984, I married a German medical doctor, Hans-Peter Volkmann, in London and our first son, Alexander, was born a year later. We then moved to Germany for the sake of my then-husband's career and I gave up my own in the City of London. Our second son, Constantin, was born in 1987. Our marriage subsequently broke up and in 1992 we agreed on a legal separation. I was awarded custody of the children (who were to live with me in London) and my ex-husband was granted generous access rights.

The children continued their schooling at the French Lycée in London (Constantin coming first in his class) and they spent vacations with their father in Germany. I rebuilt my career in the City of London so that I could support my children. By 1994 I had managed to obtain a senior position in a bank and to buy a comfortable apartment for the three of us.

In July 1994, the children left as usual for their summer vacation with their father in Germany. Without warning, four days before they were due to return to London, their father informed me that he was not sending them back. He then disappeared with the boys. For the next four weeks, I had no idea of their whereabouts, despite police searches. I had no alternative but to go to my lawyers.

In August 1994, the High Court of England & Wales ordered the children's "immediate return" to Britain under the terms of the Hague Convention. The children were made "Wards of Court". In September 1994 the appellate court of Verden (Lower Saxony) upheld the English decision and also ordered the "immediate return" of the children. But in defiance of the court order, Volkmann bundled the boys into a car and vanished. The local police and the Court bailiffs were unwilling to help.

The following day, Volkmann lodged an appeal in the higher court of Celle, a nearby town. Despite the fact that my ex-husband was in breach of a court order, the judges granted him leave to appeal. They also made a provisional ruling that the children should remain in Germany until the appeal was heard "otherwise the mother could hide them in England". Still worse, the ruling was made "ex-parte"; that is, without informing my lawyers or me so that I was left unrepresented at the hearing and the decision was made unilaterally.

In October 1994, the Celle court reversed the earlier English and German decisions on the grounds that it was the "children's wish" to remain in Germany - so exploiting the loophole clause of the Hague Convention (Article 13b). The judges expressed the view that the children were German and that they had been suffering in a "foreign environment... especially since German is not spoken at home or at school" and that "they were taunted as Nazis." The judges also ruled that the children had attained an age at which it was appropriate to take their views into account "since a 7 year old child faced with the decision to play judo or football, generally knows which decision to make".

At the time of the hearing, I had not seen my children in over four months, during which time they had been under the sole influence and control of their father and his family.

The Jugendamt (Youth Authority) testified at both hearings that a return to the UK would cause the children "severe psychological harm", again taking advantage of the Convention loophole clause. The children had, they said, "adapted to their new environment (after a 3 months' vacation!); Alexander felt himself German; and the mother had no time for them because she worked'. I was never interviewed nor was anyone from the children's habitual environment.

The Celle court decision not to return the children also meant that all further legal proceedings on custody and access had to take place on the abductor's home territory. The consequence of this has been that since 1994, I have never been able to gain normal access to my children.

Between November and mid-December 1994, five applications to see my children were rejected on the grounds that I could "re-abduct" the boys and that in any case they no longer "wished" to see me. This went as far as to deny me access to the boys over the Christmas holidays. In January 1995, following a desperate attempt to see my boys in Verden, my ex-husband asked the court to transfer their place of residence to Germany on the false allegation that I had sought to re-abduct them. Despite a police report confirming that this was untrue; in my absence; and without allowing me to file my defence, the court accepted my ex-husband's request!. This was followed in March 1995 by a decision of the Verden court, giving temporary custody of the children to my ex-husband, despite their being "Wards of Court" in England. The decision gave me only three hours' access to my children, once a month, to be followed after 6 months by one day a month.

My ex-husband reneged on even these highly limited access arrangements. The court, far from enforcing them, cut back my visitation hours in yet another "ex-parte" decision in October 1995. Thus, a pattern was set which exists to this day: of the court promulgating access arrangements, my ex-husband refusing to abide by them, and the court refusing to enforce them.

Despite every guarantee on my part, including the support of the British Consul General in Hamburg, the fear of abduction was consistently used, over the next few years, to deny me and my parents normal access rights. Between the summer of 1994 and December 1998 I managed to see my sons for only 12 hours under the most harrowing conditions: either locked in my ex-husband's secluded house, under the supervision of a third party; or in the offices of the Jugendamt. All visits were broken off after less than two hours. I got some media attention and my case was spoken about a lot. It was really the first case within the European Union that was exposed to the public.

In September 1997, Volkmann divorced me. My German lawyer strongly advised me not to fight for custody, saying that to facilitate access, it was in my best interest to move quickly to grant Volkmann a divorce and acquiesce in his getting custody. So, in exchange for giving him custody, it was agreed in court that I should have access to my children on "neutral territory".

But when the moment finally came for me to see my sons, Volkmann backed out at the last moment, stating that it was the "wishes" of the children not to see me and that they feared I would "abduct" them. The Verden judge refused to enforce the access agreement. It was only then that I discovered that while the custody arrangement was legally enforceable, the access agreement was not. (In the UK and in France it is not possible to get a divorce or a custody order without enforceable access arrangements).

Further applications for access were rejected and the Verden judge ruled that she would not decide on future access rights without first holding yet another hearing. She also requested yet another report from the Jugendamt.

The Jugendamt took two months to file the report. I was not interviewed. Their recommendation was that I should see my children once every two months for five hours in a priest's house in Bremen. This was as inhumane as it was impractical, since I was now living in the USA. By a strange coincidence the recommendation of the Jugendamt was almost identical to a proposal Volkmann had made to me the previous year.

It took until December 1998 to secure the promised hearing. The Verden court ruled that the children should get accustomed to me "little by little" and that it would be too "stressful" for them to see me, their mother, who after a four year separation was practically a stranger to them. The judge once again rejected my argument that the children had been deliberately programmed against me and that for us to re-establish a relationship, what was needed was continuous contact over several days, if not weeks.

Instead, the judge established a programme of visits, each of which would be longer than the last. My husband, Sir Christopher Meyer, the British Ambassador to the United States of America, and I, travelled from the US and saw the boys in January 1999 (one day) and February (2 days without overnight).

Predictably, a week before the April visit (the first which would involve the children being in continuous contact with me, including overnight), Volkmann sent us a fax to say that he would not bring Alexander and Constantin to Hamburg because this was against the boys' "wishes" and that it could not be in their "best interest" to be forced.

The judge, once again, refused to enforce her decision, stating that yet another hearing would have to be held. And before then, she needed to see the children and get another report from the Jugendamt!

We were then informed that the judge had left on indefinite maternity leave. A temporary judge rejected a further application requesting the enforcement of the May and subsequent visits. He claimed to be satisfied that Volkmann was acting in good faith.

As of today, I have no access rights whatsoever since the schedule of visits established in the December 1998 decision is at an end.

Finally a new judge was appointed and I was able to lodge an application for enforceable access rights. A hearing was set for 23 November 1999. My husband and I crossed the Atlantic only to be told 22 hours before the scheduled hearing that it was cancelled because the wife of my ex-husband's lawyer had to go to hospital!

A hearing was set a few weeks later and my lawyer represented me. The new judge has now requested for a psychologist -for the first time, a specialist- to examine the children before deciding on my access rights.

The last time I set eyes on my children was over a year ago. In six years I was only allowed to see them for a total of 24 hours.

So the months pass, the years pass, and my children are growing up without a mother. Before my ex-husband abducted our children, they were allowed to see and love both their parents. Now, they are not.

Has anyone proved that I am an unfit mother? No. Has anyone proved that I do not love my children? No. But, I am nonetheless denied the rights that even women in prison are allowed. It does not only affect me but also my children's friends - Alexander's best friend kept his table next to him free for six months because he wanted Alexander to come back and sit next to him at school. My parents have been denied all access as well. My 87-year old father may never live to see Alexander and Constantin again.

My children will be scarred for life and they may never recover from this experience. They have become confused and angry with me, because they have been told from the start that I am bad and have abandoned them. On two occasions, in 1994 and 1998, when I saw my sons and told them how happy I was to see them, Alexander replied: "You lie. Daddy told us that you could come and see us whenever you wanted - but you never did".

My case sounds so outrageous, that it is hardly believable. It seems inconceivable that in today's world, in a democratic society, a mother could be denied access to her children in this cruel way. But this is what happened to me. And my case is by no means unique. Since the publication of my book "They Are My Children, Too", I have been approached by scores of American parents in the same situation. It was both comforting and horrifying to realise that I was not alone.

Last year, I began to gather the cases of some of these parents. In all our cases, there is a striking uniformity to arguments and procedures used by various German courts and authorities to stop the return of our abducted children and then to deny us normal access.

The German authorities tend to be inefficient in locating abducted children. As a result, some victim parents cannot initiate Hague proceedings as they do not know the whereabouts of their children. Furthermore, under German law it is possible to change a child's surname without the approval of the father or for a child to be adopted without the consent of both parents.

Many victim parents complain that the Berlin Central Authority offer them little, or no help. Victim parents are also required to pay DM 2,000 by the Berlin Central Authority to allow them to initiate court proceedings. For others, the costs of lawyers, the translation and travel expenses, make it impossible for them to continue with lengthy proceedings which may last years.

Under German law it is possible to make "ex-parte" emergency custody orders. The notion of domicile can also be established in a matter of months in Germany. As a result, German courts are able to claim jurisdiction over that of the country of habitual residence.

Germany still operates the "blood law", based on the 1913 Imperial Naturalisation Act which grants citizenship from parent to child on the basis of bloodline rather than birthplace or residence. This in turn means that courts consider a child German if one of its parents is German and that decisions tend to favour the German nationality over others.

We are told that the child is better off with the German parent (and by implication, the better parent); that it does not want to leave Germany; and that the victim parent is in no position to take care of the child. It is interesting to note that the arguments used by courts to justify not returning a child are often contradictory: for example "the mother works and can therefore support the child" when a German mother is the abductor. But, "the mother works and therefore has no time for the child" when the mother is the foreign victim parent requesting a return (as in my case).

Similarly, when a German mother is the abductor the German courts argue that it would cause the child "severe psychological damage" to be separated from its mother. But when the mother is the foreign victim parent, this no longer applies. Instead, it is argued that it would cause the child "severe psychological damage" to be separated from its new environment. It should be noted that the precedent setting case, Friedrich v. Friedrich, Federal Dist. of Ohio (Remand Division), 1994 ruled that this objection put forward by the abducting German mother could not apply as indeed she could return with the child to the USA and thus settle the problem of being separated from her child.

Victim parents can be faced by long legal and procedural delays during which contact with the children is difficult - if not impossible. This creates a self-fulfilling prophecy for abductors dependent on a "will of the child" defence (Article 13b), since the longer the period without seeing the victim parent, the more the children become alienated from and indoctrinated against the victim parent.

This also reinforces an argument much used by the German courts, namely that the child has "adjusted to its new environment" and it would be "unsettling" to return it to its country of habitual residence. In the case of Joseph Cooke, this argument has been taken to such extremes that a German court has committed his two children to the care of German foster parents rather than return them to their natural father in the USA.

But even when return orders are made, they are not necessarily enforced. In Germany, it is customary for judges to make decisions without ensuring that their orders are actually enforced.

Access is made as difficult as possible and often denied altogether drawing on arguments based either on the "fear of re-abduction" or/and "the child's will". Victim parents are then told that it would be "emotionally unbearable" and "against the child's interest" to have contact with them.

German court procedures nearly always involve the Jugendamt (Youth Authority) who are asked to interview the children and report to the court. This causes further delay in the proceedings and gives an additional advantage to the abductor. In most cases, the Jugendamt do not make inquiries pertaining to the child's habitual residence and it is the abductor, not the victim parent, who is interviewed. But, more importantly, the involvement of the Jugendamt fundamentally violates the spirit of the Hague Convention. The Convention is clear: "In considering the circumstances referred to in article 13b, the judicial and administrative authorities shall take into account the information relating to the background of the child provided by the Central Authority or other competent authority of the child's habitual residence" - not of the child's country of retention.

Underpinning the predicament in which we parents find ourselves is the systematic recourse to Article 13b to legitimise abductions/illegal retentions and to refuse a return. Under German Family law children are often required to participate in court proceedings. In these situations, it becomes of paramount importance to abductor-parents that their children say "the right thing" to the judges. This puts an even higher premium on placing psychological pressure on abducted children. But, the German courts refuse to take into account the abductor's opportunity to programme the children's emotions. Apart from perverting the original intent of The Hague Convention, asking a child in effect to choose between parents is a form of child abuse.

The German authorities have not only failed to meet their obligations under the Hague Convention but the have also breached our most fundamental human rights - that of having access to our children.

Yet, the German authorities have consistently refused to intervene on our behalf on the grounds that their courts are independent. Despite all the recent publicity, the German Minister of Justice wrote to our Ambassador in Bonn stating once again that there was nothing she could do since the courts are independent. But since it is the courts who are the ultimate arbitrator of whether we can see our children or not, we find ourselves in a catch-22 situation.

The courts are the problem. They are responsible for our children's alienation by blocking our access to them. They are the ones who then use the children's alienation as grounds to deny us access.

They are responsible for gross miscarriages of justice over which the German authorities can no longer wash their hands.

In conclusion, I would like to mention one case in particular. Joseph is an American citizen who was serving in the US army in Germany. There, he met Christine and they subsequently got married in the US. In 1992, Christine went to visit her parents in Germany with their 3 and 5-year old children. She then called Joe to say that she wanted a divorce and that he would never see his children again. Joseph tried in vain to find their whereabouts.

Two months after her arrival in Germany, Christine was admitted to a clinic and she asked the Jugendamt (Youth Authority) to place the children in foster care. Neither the mother, nor the Jugendamt informed Joseph.

In January 1993, the mother returned to the US leaving the children behind. It was only then that Joseph found out where they were. He immediately called the foster parents to say that he was coming to pick up his children. But they wouldn't hear of it and obtained an "ex-parte" order prohibiting him to do so.

Joseph had no alternative but to get an injunction. In April 1994, the Supreme Court of the State of New York ordered the "immediate return of the children" under the terms of the Hague Convention. But, the lower court of Singen refused to order the return of the children, using Article 13b of the Hague Convention. The court ruled that it would cause the children "severe psychological damage" to be separated from the foster parents.

In June 1995 the appeal court of Konstanz upheld the Singen decision, once again using Article 13b - now despite the fact that that Christine had also requested that the children be returned to their father in the US. The Kontanz court ruled that the children "objected to a return" (they were 4 and 6 at the time) and that it would cause them "severe psychological damage to be returned to the US".

In October 1995, the Karlsruhe Constitutional Court (the last appeal possible) ruled that the foster parents had equal rights to the natural father and that it would cause "severe psychological harm" for the children to be separated from them, especially "since they have now been in their care for the last two and a half years".

Joseph has not seen his children since 1994. He has also been asked for maintenance payments.

Mevrouw X. - Mevrouw, Dames en Heren, ik ben vandaag hier gekomen als vertegenwoordigster van al die ouders die net als ik het drama hebben doorgemaakt van de ontvoering van hun kind. Het is een triestig feit dat spijtig genoeg aan de orde van de dag is, dagelijks hoort men ervan maar men kan het zich pas realiseren als men het zelf meemaakt, want het verdriet en de angst om uw kind niet meer te herzien zijn zo goot dat het haast onbeschrijfelijk is. Mijn verhaal is na een periode die voor mij eindeloos leek gelukkig goed beëindigd, helaas verloopt het voor elke ouder niet altijd even goed en daarom wil ik in eerste instantie gebruik maken van deze gelegenheid om allen te bedanken die mij hebben bijgestaan en hulp hebben verleend om mijn dochtertje te recupereren.

Op 6 mei van het voorbije jaar, nl. de dag van de ontvoering van mijn 4-jarige dochtertje, is voor mij alles begonnen. Ik was gehuwd met iemand uit Sicilië en ben na de geboorte van mijn kindje daar gaan wonen. Het is al sinds het begin een slechte relatie geweest, en het feit van verwijderd te zijn van mijn geboorteland en heel mijn familie was voor mij een onuitstaanbare situatie geworden.

Uiteindelijk, na drie jaar, zijn we terug naar België gekomen om hier definitief te blijven. Ik voelde mij beter want ik wist dat als er iets zou gebeuren ik altijd op iemand zou kunnen rekenen. Mijn ex-echtgenoot was hier niet zo gelukkig mee. En zo is het gekomen dat hij op een dag mijn dochtertje van school is gaan halen met het voorwendsel dat hij ze naar de dokter moest brengen, ... hij is niet meer teruggekomen.

Echt verwonderd was ik misschien niet want een maand ervoor had hij ook getracht mijn kind weg te nemen met de trein maar toen was hij na een dag teruggekomen. Deze keer wist ik echter dat het definitief was, want hij was terug naar zijn land gekeerd van waaruit hij mij ook gebeld had om dit mee te delen.

Meteen heb ik dus klacht ingediend bij de politie en heb ik contact genomen met een advocaat. Men heeft me toen gerustgesteld door te zeggen dat ik na enkele maanden mijn dochtertje zou gerecupereerd hebben. Ondertussen had ik vernomen dat mijn echtgenoot ook het ouderlijk gezag had aangevraagd en vermits men deze zaak eerst in Italië heeft gestart, heeft de rechter in België gewacht tot er eerst in Italië een uitspraak kwam.

De tijd ging voorbij en mijn angst vergrootte, ik voelde mij machteloos omdat ikzelf niets kon doen, niets lag in mijn handen, soms dacht ik dat het misschien beter was om zelf naar Italië te gaan om mijn kind terug te nemen, maar ik wist tegelijkertijd dat dit niet correct zou geweest zijn, dat het beter was van meer tijd af te wachten en aan de hand van de wet mijn kind terug te krijgen.

En toch ging het niet vooruit, in Italië zelf werd de zaak telkens uitgesteld en kwam er nooit een uitspraak, dit leidde enkel tot meer spanning en soms dacht ik dat ik de hoop zou verliezen.

Uiteindelijk na een periode van drie maanden heeft een persoon die mij trouwens in heel deze situatie ook veel geholpen heeft, mij aangeraden om contact op te nemen met child focus, ik had er wel eens van gehoord maar had er nooit bij stilgestaan, misschien kon deze organisatie mij beter oriënteren of eventueel een oplossing vinden. Zo hebben wij dan verder meer informatie over child focus gezocht en heb ik ontdekt dat ze zich ook met gevallen zoals het mijne bezighouden.

Zonder al te veel hoop heb ik contact genomen en heb ik in grote lijnen telefonisch mijn verhaal verteld, nadien heeft men mij dan ook uitgenodigd om persoonlijk naar child focus te gaan om uitgebreider alles uit te leggen. Zo heb ik dan kennis gemaakt met mijn case manager die mijn dossier heeft opgevolgd en die mij echt heeft bijgestaan en heb ik voor het eerst horen spreken over het artikel 16 van het Verdrag van Den Haag, en dat het in mijn geval eventueel kon toegepast worden.

Sindsdien is er nieuwe hoop in mij opgekomen en ben ik alles veel positiever gaan bekijken. Korte tijd nadien kreeg ik bericht van mijn case manager dat ik op het Ministerie van Justitie verwacht werd om terug over mijn geval te spreken en zien welke mogelijkheden er waren. In het Ministerie heb ik kennis gemaakt met de adviseur aan wie ik dan terug mijn situatie verteld heb. Na een korte periode heeft men contact met de centrale autoriteit in Italië genomen die meteen akkoord is gegaan om de procedure te starten voor de toepassing van het artikel. Ik heb eigenlijk weinig tegenspoed gehad, het enige nadeel was dat alles zijn tijd vraagt, de maanden gingen heel snel voorbij en hoe meer tijd voorbijging des te groter de kans dat mijn kind zich aan de plaats waar ze dan woonde zou hechten, soms was ik ook bang dat ze mij niet meer zou herkend hebben.

Eindelijk, begin december 1999, kreeg ik van het Ministerie van Justitie een brief met de melding dat er in Italië diezelfde maand een zitting zou plaatsvinden in het kader van de procedure voor de toepassing van het Verdrag. Zo kreeg ik half december het goede nieuws dat de jeugdrechtbank in Italië de onmiddellijke terugkeer van mijn kind naar België bij mij had bevolen.

De datum om mijn kind in Italië te gaan halen werd vastgelegd. Zo ben ik eind december naar Italië gevlogen met een zeer grote emotie maar helaas heb ik die keer mijn dochtertje niet kunnen meenemen want op de plaats van de afspraak is niemand gekomen en men kon mijn ex-echtgenoot en het kind nergens vinden.

Ik ben terug naar België gekeerd met een zeer grote teleurstelling, maar gelukkig hebben ze nadien mijn ex-echtgenoot kunnen contacteren en hem het bevel van de teruggave van het kind laten ondertekenen, op die manier ben ik in januari van dit jaar terug naar Italië gegaan en deze keer ben ik met grote vreugde terug naar huis gekeerd samen met mijn 4-jarig dochtertje.

Het jaar 2000 is voor mij zeer goed begonnen en ik wens voor al die ouders die ook in zo'n situatie verkeren dat zij ook het geluk mogen hebben van terug verenigd te worden met hun kind.

Échange de vues - Gedachtewisseling - Discussion

Moderators : M.-de h.-Mr. I. De Vadder, M.-de h.-Mr. P. Vrebos

Panel : M.-de h.-Mr. W. Duncan, Mme-mevr.-Ms. M.-Th. della Faille de Leverghem-d'Oreye, Mme-mevr.-Ms. J. De Schrijver, M.-de h.-Mr. J. Gauthier, Prof. M. Fallon

Mme Mokeni Sanato. - C'est un privilège pour moi de prendre la parole en premier lieu. Je vous en remercie.

Je suis de nationalité belge mais d'origine congolaise. Je suis belge depuis trois générations puisque mon grand-père, qui a vécu au Congo à l'époque coloniale, était belge. Cette précision est très importante pour moi. Je me réjouis de pouvoir apporter un témoignage. Je suis mère de trois enfants et mon mari est belge de souche. Si je le précise, ce n'est pas du tout par racisme mais pour que l'on comprenne bien ma situation. Nous avons vécu ensemble pendant quinze ans et ne pouvant plus supporter les brutalités conjugales, j'ai initié une procédure en divorce pour cause déterminée. J'ai obtenu la garde des enfants les premiers temps. Mon mari avait un droit de visite. Tout à coup, après trois ans, la garde de mes enfants m'a été retirée. Ils ont été placés. Ils ont été maltraités lors de placements, et même violés. Ensuite, ils ont été remis à la garde de leur père. Depuis six ans, tout est systématiquement mis en _uvre pour m'empêcher tout contact avec mes enfants. Pourtant, mes enfants sont ici en Belgique. J'ai en vain frappé à toutes les portes. J'appelle cela un enlèvement judiciaire et je crois qu'il faudrait prendre ces situations en compte. Mes enfants ne sont pas à l'étranger ; ils vivent ici en Belgique et tout est mis en _uvre, à tous les niveaux, pour m'empêcher d'entrer en contact avec eux. Il ne s'agit pas d'un cas isolé. Beaucoup de mamans ici présentes - belges d'origine étrangère , congolaises plus précisément, et dont les maris sont belges de souche - vivent la même situation que moi. Je souhaiterais que les personnes ici présentes m'aident à retrouver mes enfants. Bien que l'on ne considère pas cela comme un rapt, il s'agit pourtant d'un rapt.

Mme della Faille. - Je ne veux pas me prononcer sur un cas qui ne fait pas l'objet de l'application de la Convention de La Haye. Je crois que nous avons abordé cette problématique ce matin : que ce soit pour le retour d'un enfant pour l'étranger ou que ce soit pour l'exécution de mesures prises en Belgique, nous avons la possibilité de demander l'exécution des décisions judiciaires . A vous entendre, madame, je me demande si les décisions judiciaires sont intervenues dans votre cas. Je ne puis m'aventurer dans cette discussion qui dépasse l'application de la Convention de La Haye. Je m'attendais à ce que vous me parliez du Congo qui n'est pas partie aux conventions de La Haye. Je vous aurais dit que c'est un instrument intéressant, mais dans le cas que vous soulevez, la Convention de La Haye ne peut pas régler l'exécution des mesures en Belgique. Nous sommes dans un État de droit où se prennent des décisions judiciaires qui sont exécutées. Je pense que nous avons aussi à respecter cela. Les départements en sont bien conscients. Il y a ici des représentants du pouvoir judiciaire qui vous diront l'importance qu'ils attachent à cette problématique.

Je le répète, nous vivons dans un État de droit où les décisions judiciaires doivent être exécutées, et cela mis à part- à moins que vous n'ayez pas de décision judiciaire-, il est important que le juge, qui a à l'esprit les principes de la Convention des droits de l'enfant - que nous n'aborderons pas de manière approfondie aujourd'hui- ait également en tête ce principe-là. Le débat que vous engagez sort du cadre du sujet du colloque de ce jour qui est l'application d'une convention bien précise et je dirais qu'à mon sens, il n'y a pas, à première vue, application de la Convention de La Haye dans ce cas-ci.

M. Armand De Decker, Président du Sénat. - Nous avons entendu un certain nombre de suggestions et de propositions nouvelles, notamment les propositions pratiques de M. Van Oudenhove, président du Collège des procureurs généraux de Belgique. M. Cardon a évoqué les devoirs de la Commission européenne et du Conseil de l'Europe de créer un réseau commun à tous les pays d'Europe. Pour ma part, je me demande quelle est la réaction de M. Duncan et des membres de votre panel par rapport aux propositions qui ont été faites aujourd'hui.

Mr. William Duncan. - The idea of a network is very important. In one sense one could say that there is already a network. At the administrative level there is a network between the central authorities and it is a continuing job to make sure that this network operates well. One of the things that we do at the Permanent Bureau is to make sure that communications are open; prompt and complete in relationships with central authorities. Where we do not, for the moment, have a network and where we need one is in relation to the judiciary. A number of things are already being done in that context. As I have said we have begun in a modest way to establish a judicial network, with a judicial newsletter. The idea was to have a debate with the judges who attended our seminar in the Netherlands, two years ago. But I think what we really want is something much more substantial, much more permanent and much more institutionalised, an organised system whereby judges from different jurisdictions can communicate with each other directly, sometimes in relation to particular cases. I am thinking in particular of situations where a judge is considering returning a child to another jurisdiction, perhaps with the custodial mother, but where there are certain problems associated with that return. We heard today for example about the existence of criminal proceedings against the mother; sometimes there are immigration problems; there may be other problems that need to be resolved. The judge, for example, may want to know how quickly the judges in the country to which the return is to take place, will be able to actually deal with the issues of custody and access. How quickly will a trial be scheduled? In all of these areas, the judge who is considering return, may be helped if he has direct communication with officials - and in some cases actually judges - in the jurisdiction to which he is or she is to return the child. There are a lot of issues surrounding this: there are practical issues, there are linguistic questions, there are questions which arise from the way in which different legal systems are organised. We need to work on this. Not only is the Hague Conference thinking about this, I know that there is a small group working within the European Union on judicial co-operation and they are thinking about how to structure this particular network of judges. We need to do work urgently on this, because I think that without this kind of possibility of direct communication, we are going to have more and more difficulties, particularly in returning custodial mothers to jurisdictions with which the returning judge feels they are going to have some difficulties when they return.

Mme della Faille. - Un élément qui me paraît important dans l'application de la Convention de La Haye est la prévention et le respect des décisions relatives à la garde et au droit de visite. La Convention a deux objectifs. Cet objectif-là n'a peut-être pas encore toute l'ampleur que l'on pourrait attendre. Il s'agit d'un objectif à long terme qui nécessite probablement encore des Conventions bilatérales ou plus générales. Nous en avons une qui se profile dans le cadre de l'Union. Cet objectif est un élément très important. Les travaux des Conférences de La Haye sont extrêmement importants pour affiner et donner de l'ampleur à cet objectif.

M. Jean Gauthier. - Cela relève plus spécifiquement de la compétence des Affaires étrangères. Tous les contentieux et règlements judiciaires évoqués aujourd'hui sont indispensables. Il faut néanmoins toujours y maintenir une zone de dialogue possible. Outre les efforts de concertation que les autorités belges mènent, plus encore maintenant qu'auparavant, pour prendre en charge une situation de toute façon désastreuse au plan affectif, il faut toujours, dans l'intérêt de l'enfant, donner la parole à celui-ci. On a beaucoup parlé ce matin de l'intérêt de l'enfant sans pouvoir le définir comme on le devrait. À la limite, il faudrait demander à l'enfant quel est son intérêt. Les parents victimes ont le droit de parler. Ils se sont exprimés avec beaucoup d'émotion. Je crois cependant que les enfants devraient également avoir le droit à la parole dans une enceinte peut-être plus structurée, éventuellement lors des prochains travaux à La Haye. Le dialogue est indispensable. Parfois, on peut régler une situation contentieuse par un retour suite à une décision judiciaire et un exequatur de retour. Il ne faut cependant pas oublier que l'enfant enlevé pendant des jours, des semaines, des mois, voire des années, doit garder le droit naturel de voir l'autre parent. C'est en centrant l'attention sur cela que l'on touche l'essentiel.

M. Claude Lelièvre. - La préoccupation du président du Sénat rejoignait entièrement la proposition de M. Van Oudenhove concernant la création d'un réseau judiciaire international. Dans ma pratique professionnelle quotidienne, je constate qu'en marge de ce réseau, on pourrait aussi mettre en place un réseau psychosocial international dont le rôle consisterait à se rendre sur place pour voir comment vont les enfants, dans la famille, chez le père ou chez la mère qui les a enlevés. Il faut informer les parents « non gardiens » ou les parents « gardiens » qui ont vu leur enfant partir, de la situation de leur enfant, transmettre le message de retour.

Il ne faut pas oublier que dans la plupart des pays européens, il existe des lois d'aide à la jeunesse, des décrets ou des législations sur la protection de la jeunesse. Pendant que la procédure judiciaire suit son cours, on peut également prendre un certain nombre de mesures en faveur des enfants, dans le pays où ils se trouvent. À cet égard, j'appuierai la proposition de M. Gautier dans le sens où je me demande s'il ne faudrait pas essayer de procurer un avocat aux enfants, dans les pays où ceux-ci ont été enlevés, qui interviendrait dans la procédure à côté des autres parties que sont le père et la mère. En Communauté française, nous avons déjà tenté l'expérience en envoyant un avocat en Guadeloupe et en prenant un avocat en Tunisie ; nous avons obtenu des résultats intéressants, même si les enfants ne sont pas toujours rentrés dans notre pays.

Ms. Catherine Collins. - I work for the Foreign Commonwealth Office, which is the equivalent of the Ministry of Foreign Affairs in the United Kingdom. I would like to endorse quite a lot of what William Duncan said, especially with regard to how we can take forward and improve the Hague Convention, especially with the Special Commission of 2001.

We have to remember that the Hague Convention is actually a very positive and valid document. It is still the most effective way of returning abducted children. Certainly some countries are not likely to go along with this but we still have to endorse it and make sure that it works effectively. However, twenty years on, we need to review the Convention. I also think that the 2001 Conference needs to take, as William has suggested, a strategic look at how the Convention is working throughout the world, rather than just focussing on specific articles.

Two things are important. I agree that judicial contact is crucial to actually making the Convention work better. The understanding of individual constitutional procedures is imperative for states to understand how a child is looked after, how social services work and to ensure that a member state is happy that they can return a child to another state and they are going to be taken care of in that state. I know that judicial procedures and judicial contact have had a great impact in making certain states look at what courts are doing and at the number of judges that actually deal with cases. I think that the Franco- German- Dutch initiative this year is an incredibly good example of how this could be made to work. I also think that the database that the Hague is setting up is crucial, so that we can see not just the judgements of the states that receive a lot of cases, such as the UK and Germany, but also those of smaller member states, so that we can see how they implement the Convention.

The other important thing is to look not just at how member states are implementing the Convention, but also at how the accession states are doing it. We really have to ensure that those countries that have signed the Convention can actually meet the obligations under it. Otherwise we are going to devalue the Convention. We want to encourage new members to join the Convention, who can actually meet the Convention's obligations, and also help their central authorities and judiciary set up a system and procedures that can implement the Convention to ensure the protection of children's rights.

M. Olivier Limet. - Je suis le papa de Coraline, Jim et Samuel, qui sont revenus depuis deux ans au Kenya, pays qui n'a pas signé de la Convention de La Haye. Il est toutefois intéressant de savoir que Marie, la maman des enfants, n'était pas kenyane. Il s'agit d'une nouvelle façon de contourner la Convention de La Haye. Je pense donc que je suis bien à ma place ici.

On a beaucoup parlé de la situation de rupture totale de contrat et je remercie ceux qui ont organisé cette journée. Un point me semble extrêmement important: il faut continuer à informer, à écrire et à faire savoir. En effet, si des parents comme moi, comme nous tous, étaient davantage conscients de ce genre de situation, ils seraient peut-être invités à consacrer encore plus d'énergie à recourir à la médiation préventive. Ils ne se contenteraient pas d'accepter une médiation dans un contexte particulièrement noir

. Je voudrais effectuer une mise en garde à ce sujet: que ce soit dans le cadre de la Convention de La Haye ou de toute autre situation, je suis enthousiasmé par toute forme de négociation, de médiation, etc. Ceux qui suivent ce dossier des enfants Limet ont constaté que je ne fais que répéter une chose: tous les enfants ont droit à deux parents. Quand ils ont la chance d'avoir deux parents, qu'ils puissent en profiter, nom d'une pipe! Excusez-moi...

Il est important que cette médiation puisse avoir lieu, si c'est possible, préventivement. Elle doit aussi intervenir après afin que, lors du retour des enfants - je ne suis pas encore dans cette situation mais je le serai un jour, j'en suis sûr -, on puisse réfléchir, pourquoi pas dans le cadre d'une convention, aux garanties à donner pour que les enfants puissent retrouver et récupérer un droit avec un maximum de confiance. Par contre, je pense qu'il est important de garder à l'esprit que toute forme de légitimation des rapts parentaux ne peut pas être acceptable. En d'autres termes, si on affirme qu'une situation de rapt est malheureuse et que l'on va recourir à une médiation, on invite clairement au rapt parental. Soyons donc attentifs à ces aspects-là. Merci beaucoup.

Mevrouw Isabelle De Schrijver. - Ik denk dat bemiddeling een heel belangrijk instrument is, ook voor de preventie van ontvoering door de ouders. Men kan ook andere zaken doen om te voorkomen dat het zo ver komt. Zo hebben we een foldertje uitgegeven ten behoeve van ouders die vrezen dat er een dergelijke ontvoering zou kunnen plaatsvinden.

Het naar buiten brengen van het fenomeen is inderdaad ook heel belangrijk. Child Focus pleit voor het ernstig nemen van dit fenomeen want het aantal dergelijke ontvoeringen neemt toe. De overheid moet zich daarvan bewust zijn. Er moeten meer middelen ter beschikking worden gesteld van Justitie en politie en van alle mensen die op dit terrein actief zijn.

Mme De Vroede. - Le parquet de la Jeunesse de Bruxelles, où je suis magistrat, est très attentif à la problématique des enlèvements parentaux internationaux. Je pense que nous sommes davantage concernés que d'autres parquets vu le nombre de mariages mixtes. Nous traitons le mieux possible une série de dossiers relativement importants. Ces enlèvements ont la priorité. A partir de cette problématique, nous avons réfléchi à une série de projets. M. le procureur général en a présenté certains ce matin. Je voudrais illustrer concrètement ces projets auxquels nous tenons beaucoup. Mon rôle aujourd'hui est peut-être de mieux informer sur ce qui se fait déjà à l'échelon judiciaire et d'avoir l'appui légal au niveau des moyens pour mettre ces projets en _uvre.

On a parlé de la prévention, vous parliez de médiation. Cette procédure est déjà en place à Bruxelles et aussi dans de nombreux arrondissements. Personnellement, j'y attache beaucoup d'importance. Je crois fermement à la médiation mais si elle doit intervenir, elle doit se faire le plus rapidement possible.

Dans l'arrondissement judiciaire de Bruxelles, une des premières choses que nous faisons dès qu'il y dépôt de plainte - comme c'est souvent le cas avant enlèvement d'enfants parce qu'il y a déjà des conflits dans le couple - est d'inviter, via les services de police, les parents à se rendre dans un service de médiation familiale. Nous avons rencontré tous ces services de l'arrondissement judiciaire et nous avons établi une liste qui est chaque fois remise aux parties. Je constate une chose : le public connaît relativement mal ou ne connaît pas du tout cette procédure de médiation familiale. En tant que magistrats, nous avons un devoir d'information des gens lors du dépôt de plainte.

Dans le cadre des audiences civiles en matière de droits de garde et de visite, le parquet a un rôle important puisqu'il est présent, il donne des avis. Un mot d'ordre a été donné à tous les magistrats de la jeunesse : lorsqu'il y a un minimum de dialogue entre les parties, il faut tenter le tout et, avant que le juge ne tranche - en satisfaisant une partie et en frustrant l'autre, laquelle risque de passer à l'enlèvement -, inviter ces gens à aller voir un service de médiation familiale.

Il arrive que de nombreuses plaintes soient déposées avant enlèvement. Lorsque ces plaintes nous parviennent, nous orientons de plus en plus les dossiers vers les services de médiation pénale au lieu de poursuivre une personne devant le tribunal correctionnel, ce qui est la dernière solution à envisager.

A titre préventif - il y a eu un projet dans ce sens - je pense que, lorsque les gens ont l'intention de se séparer, , il faut les inviter à se rendre dans un centre ou même au palais de Justice, dans un service de médiation gratuit, avant de s'adresser à un avocat ou de déposer une requête au greffe. Cela se fait dans certains pays. Ainsi, les gens sont presque «obligés» d'aller dans ce service pour tenter d'aboutir à un accord, du moins sur certains points et, surtout, par rapport aux enfants. Cette démarche n'est pas spontanée, elle ne rentre peut-être pas tout à fait dans notre culture actuelle mais je pense que la justice a un rôle à jouer en donnant des moyens supplémentaires aux parties avant de porter l'affaire à l'échelon judiciaire.

Par rapport aux propositions, j'ajoute que nous avons mis en place un projet de médiation familiale internationale. C'est tout nouveau. Voici quelques mois, nous avons introduit un projet auprès du ministre de la Justice. Nous attendons le feu vert mais nous l'avons déjà mis en place dans certains dossiers ; je pense que si cette médiation pénale internationale doit intervenir, il faut y procéder dès l'enlèvement. Pour moi, l'objectif de la médiation, ce n'est pas que de permettre aux personnes de s'entendre, c'est aussi de ne pas rompre une relation entre les enfants qui sont dans un pays et le parent victime qui est sur notre territoire ou dans un autre pays.

Dans des dossiers concrets, j'ai désigné des médiateurs ayant une expérience en matière familiale. Certains sont d'origine étrangère. Notre objectif est, non seulement, que ces médiateurs travaillent avec le parent en Belgique, mais aussi qu'ils puissent se déplacer dans le pays du parent pour le rencontrer tout en respectant sa culture et le système juridique local.

Le but n'est pas de trouver la solution et de débloquer la situation parce que les Conventions et la loi existent. Vous parliez tout à l'heure du retour des enfants en Belgique. Nous avons des dossiers qui ont été résolus où les enfants reviennent mais où les relations entre le parent, au départ victime, et ses enfants ne sont quasiment plus possibles.

Ce sont des choses qui sont irrécupérables, ce qui explique l'importance de la mise en route, au moment de l'enlèvement - parallèlement aux procédures, aux Conventions, à la loi - une médiation familiale internationale.

En ce qui concerne les autres projets qui ont été présentés, le réseau de magistrats européens internationaux me semble tout à fait nécessaire puisque nous rencontrons, à l'intérieur même de notre pays, des personnes qui se connaissent mal. Comme vous le savez, c'est un système que nous avons mis au place au parquet de Bruxelles avec tous les intervenants : le ministère de la Justice en tant qu'autorité centrale, le ministère des Affaires étrangères, Child focus, Missing children international et les services de police. Dès qu'il y a un enlèvement, nous nous mettons autour de la table et nous décidons ensemble de la stratégie à suivre.

Il est donc important que ces gens se connaissent et je pense qu'il est élémentaire que l'on puisse avoir des contacts avec des magistrats à l'étranger. J'ai déjà eu l'occasion de me rendre en France et de réfléchir à ce projet de magistrats européens. J'y crois fermement. C'est une question de contacts.

J'ai encore plein de choses à dire, notamment par rapport à une police spécialisée puisque le pénal, quoique secondaire, est important. Je peux également témoigner que les services de police ne sont peut-être pas toujours formés comme il le faudrait. Nous avons introduit un projet à ce niveau, à savoir la création d'une police spécialisée au niveau de la police fédérale, police qui pourrait intervenir rapidement en ayant connaissance des aspects juridiques et internationaux et d'une série d'autres choses. La police et la justice doivent être aussi performantes dans les dossiers d'enlèvements parentaux que dans d'autres dossiers criminels.

Prof. Marc Fallon. - Pour embrayer sur les deux interventions précédentes et malgré ce que nous avons entendu aujourd'hui, je pense qu'il faut voir dans la Convention de La Haye un outil efficace parmi d'autres instruments internationaux, si nous considérons son objet très limité qui est d'obtenir la « restitution » pratiquement sans condition de l'enfant.

Une médiation est opportune et idéale, mais où la mener ? Le témoin l'a bien dit. Si un enfant est enlevé en Suède, en essayant de lancer une médiation en Suède, on encourage l'enlèvement. Il faut obtenir le retour le plus immédiat possible. La Convention parle d'un délai de six semaines. C'est à cela qu'il faut essayer d'aboutir. Il faut obtenir la médiation dans le pays de résidence de l'enfant. Voilà la philosophie de la Convention de La Haye. Il faut que tout se passe dans le pays de l'intégration de l'enfant, pays présumé être celui de sa résidence habituelle au moment du déplacement.

Il faut neutraliser l'enlèvement, neutraliser le déplacement. Il convient de simplifier et considérer juridiquement toutes les causes de non retour possible, ces fameuses conditions de l'article 13, comme des exceptions. En écoutant les témoignages, il m'a semblé que si un tort pouvait être reproché à certains magistrats étrangers, c'était d'avoir statué sur le fond, sur le droit de garde. Le droit de garde appartient au juge de la résidence de l'enfant et pas au juge de l'enlèvement.

Attention, si on lance une médiation, il ne faut pas que celle-ci prenne trop de temps. Si vous dépassez le délai d'un an entre l'enlèvement et la saisie d'une juridiction, vous tombez sous un régime qui est moins favorable au retour. La médiation, c'est bien mais il faut être prudent à cet égard et c'est positif si elle peut être rapide et efficace.

Mevrouw An Kuyken. - Ik vertegenwoordig de vzw SOS Ouderlijke Ontvoeringen. Men moet toch proberen preventief te werken, vooraleer de conflicten beginnen. Ik heb dienaangaande enkele concrete voorstellen. Wanneer één van de ouders het kind meeneemt naar het buitenland, zou er een schriftelijke toestemming moeten zijn van beide ouders, getekend op de gemeente. Op dit document zou de samenstelling van het gezin moeten staan en dit zou moeten worden doorgeseind aan de luchthavens. Paspoorten moeten op de luchthavens worden gecontroleerd. Het grootste probleem blijft de dubbele nationaliteit. De meeste problemen doen zich immers voor in landen waar het systeem van de dubbele nationaliteit wordt gehanteerd. Alle nieuwe regelingen en wijzigingen moeten aan de gerechtelijke instanties worden meegedeeld. Men moet hen informeel op de hoogte brengen van de reële gevaren voor het kind. Men gaat er al te vaak van uit dat het kind niet zal worden ontvoerd en bijgevolg wordt het bezoekrecht naar het buitenland toegekend. Soms krijgt een ouder op vrijdag bezoekrecht en `s zaterdags bellen ze dat weg zijn. Als men het hoede- of bezoekrecht niet wil toepassen, is er maar één middel, meer bepaald de economische boycot. Dat verstaat iedereen. Ik laat de realisatie daarvan over aan de wijsheid van de Senaat en het Europees Parlement. De psychologische nazorg van het kind en het gezin is heel belangrijk om in de toekomst conflicten te vermijden.

M. Jean Gautier. - Je crois effectivement que ce sont des procédures qui existent déjà, pratiquées dans nombre d'administrations communales, sur suggestion, d'ailleurs, du ministère des Affaires étrangères, lorsque nous sommes interrogés sur la possibilité de délivrer ou non un passeport pour un enfant. Je souligne encore qu'à l'initiative de notre département, nous avons justement voulu l'année dernière réformer l'octroi d'un passeport à un enfant en supprimant dorénavant la mention dans le passeport d'un des parents pour limiter justement les cas d'enlèvements. Il y a, de toute façon, des précautions à prendre et on risque peut-être d'arriver à une procédure très lourde par rapport à des parents qui souhaitent voyager avec leurs enfants à l'étranger sans avoir l'intention de commettre un rapt parental. Mais je pense que ce n'est peut-être qu'à ce prix que nous limiterons, autant que faire se peut, certains types de rapt, en tout cas vers certains pays. En effet, je crois qu'il faut rappeler que dans la zone Schengen et en général dans l'Union européenne, ainsi que dans bon nombre de pays, même en dehors de l'Europe, les ressortissants belges, pour ne parler que d'eux, voyagent sans passeport avec une carte d'identité. Je crois donc qu'espérer limiter les déplacements d'enfants par diverses mesures, même les plus coercitives, est à mon avis un leurre et je voudrais pas m'engager davantage sur ce point.

Mme Irène Lambreth - Je voudrais aborder rapidement deux points. Le premier point, déjà été évoqué tout à l'heure par le professeur Fallon, a trait à la problématique de la médiation, c'est-à-dire la recherche d'une solution amiable en vue du retour des enfants. Je dirai simplement que la convention de La Haye prévoit déjà la possibilité d'un règlement amiable des conflits mais que rien n'empêche qu'une procédure judiciaire soit menée concomitamment à l'engagement d'une procédure amiable. Une procédure amiable n'est pas obligatoire dans tous les cas parce qu'il peut y avoir des situations de danger pour l'enfant qui se trouve dans le pays du parent ravisseur. Il peut y avoir un nouveau risque de déplacement de l'enfant dans un État tiers. Le parent victime peut ne pas souhaiter l'engagement d'une procédure à l'amiable parce que l'enlèvement est l'aboutissement d'un conflit. Je pense qu'il convient pour mettre fin à la voie de fait prévue par la convention de La Haye que la procédure à l'amiable se déroule extrêmement rapidement faute de quoi il faut qu'une décision judiciaire intervienne très rapidement pour éviter l'intégration de l'enfant dans son nouveau milieu.

Le deuxième point que je voudrais aborder concerne la préoccupation largement exprimée ici de trouver des propositions alternatives, principalement à un niveau préventif. À cet égard, il convient de souligner le travail qui est en train de se développer au Conseil de l'Europe à Strasbourg en vue de l'élaboration d'une nouvelle convention sur le droit aux relations personnelles, anciennement appelé droit de visite. Certains États se sont rendus compte que les enlèvements d'enfants avaient parfois lieu parce que le parent qui n'a pas la garde n'avait pas un accès véritable à son enfant. On s'est donc posé la question de savoir comment améliorer cette situation. Depuis deux ans à peu près, nous avons, au sein du Conseil l'Europe, un groupe de travail en passe de finaliser un nouveau projet de convention. Il privilégiera le droit aux relations personnelles, pas spécifiquement à l'intérieur d'un État mais à une échelle « transfrontalière ». Dans ce cadre, pour élargir l'application optimale de cette nouvelle convention, nous avons introduit des principes que le juge national devra respecter pour accorder un droit de visite « tranfrontières » car il doit être conscient que le droit d'accès d'un parent à son enfant est un droit tout à fait fondamental. Ce droit est préexistant, il ne faut pas le prouver et ce n'est que dans des situations de danger pour l'enfant que le juge doit refuser ce droit aux relations personnelles. Nous pensons donc que l'aspect préventif, à savoir favoriser le droit aux relations personnelles, est un élément tout à fait fondamental. Bien sûr pour mettre cela en _uvre, il faut des garanties. Dès lors, le groupe de travail a pensé que l'on devrait favoriser au maximum la possibilité d'exequatur à titre préventif des décisions judiciaires qui sont rendues en matière de droit de visite. Par ailleurs - et cela a été évoqué ce matin, notamment par le procureur général de Bruxelles - un certain nombres d'autres garanties peuvent être aussi prévues par le juge national comme le dépôt des passeports, des garanties financières...

Je vais terminer. Je voulais simplement souligner cette préoccupation du Conseil de l'Europe mais qui pourrait peut-être faire des vagues également à la conférence de La Haye.

Ms. Denise Carter. - I represent REUNITE, the International Child Abduction Centre in London. Looking at the area of prevention of abduction, we believe strongly that the role of non-governmental agencies is crucial in raising the awareness of parents with regard to the possibility that their children may be abducted. As we are all aware, prevention is better than cure.

In 1995 we saw a big increase in the number of abduction cases. So we got together, with the different agencies from the Interpol, the Police, the Home Office and the Foreign Office, etc. and produced the Child Abduction Prevention Pact for Parents. This firstly consisted in raising awareness of the issue of the increasing number of children that were being abducted from our country. It provided crucial information for parents who feared that their children could be abducted.

Since the launch of the Pact in 1995, we have distributed well over 3000 pacts in England and Wales, and prevented hundreds of abductions. The feedback from the parents using these pacts has shown that by aggressive, proactive advice and information and by being able to deal with their fate, in a more controlled and rational way, the estranged parents have been able to maintain contact, which has reduced the risk of abduction. I would urge any of the non-governmental agencies here to approach to your Ministry of Justice or Ministry of Foreign Affairs and see if you can work out an initiative to provide parents in your countries with the means of preventing their children from being abducted.

If anybody would like further information on the work of Reunite on prevention, do not hesitate to contact us.

Mme Sultana Kouhmane. - Je suis mère de trois enfants qui sont au Maroc depuis bientôt cinq ans. Je ne les ai jamais revus depuis le jour où ils ont quitté la Belgique. Cela fait trois ans qu'ils ne peuvent être localisés sur le territoire marocain. Je vous passe les détails, mais vous imaginez mon angoisse...

Jusqu'à présent, le Maroc n'a pas encore signé la Convention de La Haye. Tout à l'heure, M. Hidris a fait un exposé laissant sous-entendre que le Maroc adhérerait bientôt à cette convention.

Je me permets de demander si elle aura des effets rétroactifs. Je ne le crois pas.

Que compte-t-on faire pour les parents dont les enfants ont été victimes d'un enlèvement parental avant la signature de cette Convention ?

On a beaucoup parlé de l'enfant ; on a dit qu'il était une personne. Il a été question des autres États. Au niveau de l'État belge, certaines incohérences existent par rapport aux enlèvements parentaux. Mes enfants ont une double nationalité. J'ai déménagé il n'y a pas très longtemps : j'ai changé de commune et mes trois enfants ont été radié du registre de la population. Cette situation est très difficile à vivre et appelle diverses demandes de ma part. M. Cardon a dit tout à l'heure, dans son exposé, qu'il était « comme un chien pour guider les aveugles », expression qu'il aime. Aussi, je voudrais savoir ce qu'il pense encore pouvoir faire pour des parents qui se battent depuis cinq ans, qui ont frappé à toutes les portes, qui ont utilisé toutes les procédures possibles et imaginables.

Je pose la même question à tous nos dirigeants.

M. Cardon de Lichtbuer. - Le chien n'abandonne jamais. Nous avons retrouvé des gens après dix ans. Nous ne pouvons faire la même chose que pour des enlèvements récents, mais nous n'abandonnons jamais.

M. Armand De Decker, Président du Sénat. - Je me réjouis de cette journée qui a permis d'ouvrir certaines pistes nouvelles pour aborder cette question. Je crois que cette journée aura donc été utile. Je pense que les États, d'une part, et l'Union européenne, d'autre part, ainsi que le Conseil de l'Europe - et je remercie Madame des explications qu'elle nous a données - doivent remplir leur rôle. Et je me réjouis que le Conseil de l'Europe envisage peut-être une convention qui serait complémentaire à celle que nous discutons aujourd'hui qui, elle, est mondiale.

Je pense aussi que les relations bilatérales entre les États restent souvent essentielles et permettent de progresser. C'est la raison pour laquelle je suis particulièrement reconnaissant au Maroc d'avoir envoyé un haut représentant de son ministère de la Justice. Notre pays, de par l'histoire qui nous lie et la réalité sociologique belge d'aujourd'hui, a besoin de relations privilégiées avec le vôtre. Je pense que c'est réciproque et que beaucoup de choses peuvent être faites.

En conclusion, à entendre tout cela, je pense que les hommes et les femmes politiques doivent essayer d'humaniser les États. Ce n'est pas simple et la Justice - je suis avocat et il y a beaucoup de praticiens du droit ici - éprouve des difficultés à appliquer des lois qui sont froides, glaciales, mais qui sont là et doivent être respectées et appliquées à des êtres humains qui, eux, sont complexes. La Belgique a beaucoup souffert ces dernières années, elle a connu beaucoup de traumatismes et peut-être devons-nous précisément être un pays qui doit travailler à humaniser tout particulièrement les États.

Je voudrais remercier Mme Lizin qui a eu l'idée de ce colloque et en a pris l'initiative .

Ik zou ook in het bijzonder alle diensten van de Senaat willen bedanken want ze hebben een fantastisch werk geleverd en dit op een zeer korte tijd. Ik zou De heer Vanhevele, secretaris van de commissie voor de Binnenlandse Zaken en voor de Administratieve Aangelegenheden willen bedanken. Il a été la cheville ouvrière essentielle de ce colloque qui a été organisé en un mois et demi, ce qui est fort court.

Enfin, je remercie tous les participants au colloque. Certains d'entre vous sont venus de très loin et c'est toujours un effort important.

Last but not least, je voudrais remercier son Altesse royale, la Princesse Astrid, de nous avoir rejoints. Nous avons appris ce matin par Lady Meyer qu'elle avait un jour mobilisé Hillary Clinton et Mme Blair. Nous avons un troisième élément pour soutenir notre action et l'évolution de la législation internationale dans ce domaine. Merci, Madame, d'être venue.

Conclusions de la journée d'étude sur l'application de la Convention de La Haye,
présentées par Mme Anne-Marie Lizin,
présidente de la Commission de l'Intérieur et des Affaires administratives du Sénat

La mondialisation de l'économie s'accompagne d'un très grand pilier de droit international, qui règle les pratiques de ce monde économique.

L'objet de nos travaux ce 29 mars 2000 porte sur l'autre grand pilier du droit, qui doit accompagner cette mondialisation : le droit des personnes et en particulier le droit des enfants, droit international privé sans lequel la mondialisation ne serait qu'une opération mercantile.

Les économies ne peuvent vivre cette formidable évolution des technologies et des échanges sans que les peuples ne soient en contact à tous les niveaux, des leaders aux plus modestes des techniciens, des commerçants, ...

Et la vie n'est pas seulement commerce, elle est aussi mariage, vie en commun et donc enfants.

Ce sont ces enfants de la mondialisation qui seront porteurs des valeurs internationales qui fonderont notre monde dans 10 ou 20 ans.

C'est pourquoi notre journée de travail consacrée à la Convention de La Haye n'a pas été une journée technique de droit mais bien une journée fondamentale pour la définition du cadre légal qui doit structurer les rapports et les droits des êtres humains dans l'avenir de ce monde global, où les êtres et en particulier les enfants doivent voir leurs droits reconnus et respectés par les États.

Peu de valeurs vont s'imposer de façon universelle dans ce monde, et le respect de l'intérêt de l'enfant est sans doute celle qui permettra de baser un solide pilier du droit. C'est dans ce sens que nos travaux ont permis un grand progrès.

1. Campagne de sensibilisation sur la Convention de La Haye

Si notre journée fait partie intégrante de cette politique d'information, elle doit être relayée dans les milieux judiciaires et dans les milieux de police.

Ce sera l'enjeu de notre prochain effort, partagé par le Président du Collège des procureurs généraux, M. André Van Oudenhove.

2. Perfectionner la banque de données nationale

Sur les cas d'application de la Convention de La Haye, mais également sur les cas qui ne permettent pas encore l'application de cette Convention, la dispersion des cas, et la variété des situations individuelles rend cette statistique difficile mais il est fondamental de structurer, en accord avec les différentes instances judiciaires et avec Child Focus, l'élaboration d'une banque de données.

De même, la systématisation des données au Bureau Permanent de La Haye est fondamentale.

3. Le soutien aux organisations non gouvernementales

Child Focus et les différentes associations qui oeuvrent dans ce secteur doivent être soutenus dans leurs efforts par les autorités publiques. Elles peuvent mener des campagnes d'information qui sont essentielles pour le respect des droits des enfants concernés.

4. Efforts de formation des juges et des autorités de police appelées à appliquer les décisions

Nous recommandons que le ministère de la Justice prévoit une formation particulière en cette matière.

5. Spécialiser certains tribunaux dans l'examen des cas d'enlèvements d'enfants

Une instance francophone, une instance néerlandophone : la question reste posée mais pourrait présenter un grand intérêt pour la spécialisation des juges. La suggestion d'un magistrat spécialisé, formulée par M. André Van Oudenhove, est fondamentale. La création d'un réseau judiciaire est certainement considérée aussi comme un pas nécessaire.

6. Création d'une Task Force

Situer une Task Force au sein du ministère de la Justice, faisant le lien entre tous les services concernés, en ce compris le ministère de l'Intérieur, les familles concernées, et un pool de médiateurs spécialement formés à la recherche de solutions rapides à l'ensemble des cas belges, qui relèvent ou non de la Convention.

7. Développement d'un système international « Interpol-Enfants »

Développer un véritable système international Interpol-Enfants qui, en liaison avec Interpol, puisse utiliser au niveau mondial un staff spécialement formé à la protection de l'enfance et à l'application du droit.

8. Volet humain

Accorder une grande importance au volet humain, et non seulement au volet juridique.

Le temps est un facteur clé, qui doit amener les acteurs de l'application de la Convention à une réaction rapide en liaison avec la famille, avec le parent laissé sans contact avec son enfant. De plus, toute action qui permet d'entrer en contact avec le ou les enfants doit être étudiée et menée avec un tact qui suppose une formation particulière, notamment à la multiculturalité de la famille concernée.

De même, le retour de l'enfant sera toujours accompagné de contacts avec les responsables du dossier. La responsabilité humaniste doit aussi s'étendre au fait de faire respecter, après le retour de l'enfant, le droit de visite de l'autre parent.

9. Importance du coût de la procédure

Tout le monde n'a pas les moyens des contacts internationaux dont nous parlons (billets d'avion, téléphone). Ces éléments peuvent être très lourds dans certains milieux. Il faut prendre en compte ce volet.

10. Efforts à réaliser pour convaincre les pays qui nous sont liés de participer à la Convention

Nos espoirs se tournent vers le Maroc en cette matière. Le droit musulman partage avec notre droit le même concept en ce qui concerne l'intérêt de l'enfant. Sur cette base, des efforts particuliers de contacts doivent être entrepris.

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L'enlèvement d'un enfant n'est jamais fait dans l'intérêt de l'enfant.

Cette vérité de base, universelle, fonde nos efforts pour un droit international efficace, lié à une capacité internationale de le faire appliquer.

Prévenir ces pratiques devient essentiel, car le nombre des mariages mixtes est et sera en augmentation exponentielle dans les prochaines années. La loi que le Sénat prépare informera chaque couple mixte de la signature par la Belgique, de la Convention de La Haye.

Mais construire à côté de ce gigantesque pilier de la mondialisation du droit, une capacité internationale de police en faveur de l'enfant,
« Interpol-Enfants », sera notre prochaine étape vers un monde globalisé, respectueux des valeurs des droits de l'homme et de leur universalité.

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Conclusies van de studiedag over de toepassing van het Verdrag van 's-Gravenhage,
voorgedragen door mevrouw Anne-Marie Lizin, voorzitter van de Senaatscommissie
voor de Binnenlandse Zaken en de Administratieve Aangelegenheden

De mondialisering van de economie gaat gepaard met belangrijke economische rechtsregels die internationaal van toepassing zijn.

Onze werkzaamheden van vandaag, 29 maart 2000, hebben betrekking op een ander belangrijk onderdeel van het recht, waarmee die mondialisering gepaard moet gaan : het personenrecht en vooral het kinderrecht, m.a.w. het internationaal privaatrecht, want zonder dat laatste zou de mondialisering gereduceerd worden tot een zuiver mercantiele operatie.

Voor het bedrijfsleven kunnen die buitengewone ontwikkelingen niet beperkt blijven tot de technologie en het handelsverkeer maar moeten er ook persoonlijke contacten tot stand komen op alle niveaus, van bedrijfsleiders tot gewone technici, handelaars, ...

Het leven bestaat immers niet alleen uit handel drijven, want van grote betekenis zijn ook het huwelijk, het samenleven en dus de kinderen.

Het zijn de kinderen in het tijdperk van de mondialisering die in zich de internationale waarden moeten dragen waarop onze wereld over 10 of 20 jaar gegrondvest zal zijn.

Daarom was onze studiedag over de toepassing van het Verdrag van
's-Gravenhage niet gewijd aan de rechtstechniek maar wel aan het omschrijven van het wettelijk kader dat structuur moet geven aan de onderlinge betrekkingen en de rechten van mensen in deze toekomstige global world, waarin de Staten de rechten van alle mensen en vooral van kinderen moeten erkennen en respecteren.

Weinig waarden zullen in die wereld universele erkenning krijgen maar respect voor de belangen van het kind zal ongetwijfeld een van de belangrijke waarden zijn die ten grondslag zullen liggen aan ons recht. Onze werkzaamheden hebben dan ook een grote vooruitgang in die richting mogelijk gemaakt.

1. Sensibiliseringscampagne over het Verdrag van 's-Gravenhage

Onze studiedag is een onderdeel van deze informatiecampagne die ook gevoerd moet worden in gerechtelijke kringen en bij de politie.

Dat zal de volgende uitdaging zijn en de heer André Van Oudenhove, voorzitter van het College van procureurs-generaal, zal daaraan meewerken.

2. Perfectionering van de nationale gegevensbank

De verspreiding van de gevallen en de diversiteit van de individuele situaties maken het moeilijk statistieken bij te houden over de gevallen waarop het Verdrag van
's-Gravenhage van toepassing is maar ook over de gevallen waarop dat verdrag nog niet van toepassing kan zijn. Toch is het van fundamenteel belang om in samenwerking met de verschillende gerechtelijke instanties en met Child Focus een gegevensbank samen te stellen.

Evenzeer van belang is dat de gegevens in het Vast Bureau te 's-Gravenhage gesystematiseerd worden.

3. Steun aan niet-gouvernementele organisaties

Child Focus en de verschillende verenigingen die in deze sector werkzaam zijn, moeten in hun inspanningen gesteund worden door de overheid. Zij kunnen informatiecampagnes voeren die van essentieel belang zijn voor de naleving van de rechten van de betrokken kinderen.

4. Opleiding van rechters en van politie-instanties die de beslissingen moeten toepassen

Wij stellen voor dat het ministerie van Justitie een bijzondere opleiding terzake organiseert.

5. Rechtbanken gespecialiseerd in de behandeling van kinderontvoeringen

Een Nederlandstalige en een Franstalige instantie : dit is nog geen uitgemaakte zaak maar zou interessant kunnen zijn voor de specialisatie van de rechters. De suggestie van de heer André Van Oudenhove dat een magistraat zich specialiseert, is van fundamentele betekenis. De oprichting van een gerechtelijk netwerk wordt zeker als een noodzakelijke stap gezien.

6. Oprichting van een Task Force

De Task Force zou een plaats moeten krijgen binnen het ministerie van Justitie en de tussenschakel moeten zijn tussen alle betrokken diensten, met inbegrip van het ministerie van Binnenlandse Zaken, de betrokken gezinnen en een groep bemiddelaars die speciaal zijn opgeleid voor het zoeken naar snelle oplossingen voor alle Belgische gevallen, ongeacht of ze onder het verdrag vallen of niet.

7. Ontwikkeling van een internationaal systeem "Interpol-Kinderen"

Er moet een internationaal systeem Interpol-Kinderen worden opgericht, dat samen met Interpol over de hele wereld een beroep kan doen op personeel dat een bijzondere opleiding heeft gekregen over kinderbescherming en de toepassing van het recht.

8. Het menselijke aspect

Naast het juridische aspect, moet ook het menselijke aspect de nodige aandacht krijgen.

Omdat de tijd een cruciaal element is moeten de personen die instaan voor de toepassing van het Verdrag snel reageren in overleg met de familie en met de ouder die geen contact meer heeft met zijn kind. Alle mogelijkheden om contact te hebben met het kind of de kinderen moeten met tact worden bekeken en uitgevoerd, wat een speciale opleiding vereist, vooral over de multiculturele achtergrond van de betrokken familie.

Ook bij de terugkeer van het kind wordt contact genomen met de personen die verantwoordelijk waren voor het dossier. De menselijke verantwoordelijkheid houdt ook in dat er na de terugkeer van het kind op wordt toegezien dat het bezoekrecht van de andere ouder geëerbiedigd wordt.

9. Het belang van de kosten van de procedure

Niet iedereen kan de hoge kosten dragen van internationale contacten (vliegbiljetten, telefoon). Deze posten kunnen voor sommige mensen zeer zwaar wegen. Met dit aspect moet zeker rekening gehouden worden.

10. Inspanningen om bevriende naties over te halen om aan het verdrag deel te nemen

Onze hoop is op dit vlak gevestigd op Marokko. Ook het islamitisch recht kent het concept van het belang van het kind. Op grond daarvan moeten bijzondere inspanningen worden geleverd om contacten op te bouwen.

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De ontvoering van een kind gebeurt nooit in het belang van het kind.

Deze universele waarheid ligt aan de basis van onze inspanningen om een efficiënt internationaal recht te creëren alsook te zorgen voor de middelen om het op internationaal vlak toe te passen.

Het is essentieel om zulke praktijken te voorkomen, want het aantal gemengde huwelijken zal in de komende jaren exponentieel toenemen. De Senaat bereidt een wet voor op basis waarvan elk gemengd koppel op de hoogte zal worden gebracht van de ondertekening van het verdrag van `s-Gravenhage door België.

Naast de mondialisering van het internationale recht zal de oprichting van een internationale politiemacht voor het kind, "Interpol-Kinderen", een volgende stap zijn naar een wereld waar de universele rechten van de mens overal geëerbiedigd worden.

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Liste des présences de la Journée d'étude sur l'application de la Convention de La Haye
sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants

Aanwezigheidslijst van de studiedag over de toepassing van het Verdrag van Den Haag
betreffende de burgerrechtelijke aspecten van internationale ontvoering van kinderen

Registration list of the seminar on the application of The Hague Convention
on the civil aspects of international child abduction

Son Altesse Royale la Princesse Astrid de Belgique

Hare Koninklijke Hoogheid Prinses Astrid van België

Her Royal Highness Princess Astrid of Belgium

M. ABASS Ibrahim

Représentant de Mme Yebooa I Nana Oye, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Ghana en Belgique

Mevr. ABEN Christine

Dienst Preventie, Jeugdbescherming en Reclassering
Stafbureau Juridische Zaken - Den Haag - Nederland

M. ACIOLI Jose Correia

Vice-Consul de la République Fédérative du Brésil en Belgique

Mrs. ASPREY

National Missing Persons Helpline - United Kingdom

Mrs. BANOTTI Mary Elizabeth

Member of the European Parliament - Ombudswoman for International Child Abduction - Ireland

M. BAKHMAROV

Ambassade de la République d'Ouzbékistan en Belgique

Mme BALIMA Elise

Attachée de santé auprès de l'Ambassade de Burkina Faso en Belgique

De heer BAX Frederik

Verantwoordelijke Bond van Gescheiden Mannen met Kinderen

M. BENKASSEM Abderrazzak

Conseiller juridique auprès de l'Ambassade du Maroc en Belgique

Mme BERES Pervenche

Membre du Parlement européen

Monsieur BICHR Driss

Directeur des Affaires civiles - Ministère de la Justice du Maroc

Mme BIONDI Béatrice

Chef de bureau de l'entraide judiciaire en matière civile et commerciale - Ministère de la Justice - France

M. BODSON Philippe

Sénateur

Ms BRUMMITT

Reunite - International Child Abduction Centre - London

M. CARDON de LICHTBUER Daniel

Président du Conseil d'administration de Child Focus (Bruxelles)

Mrs. CARTER Denise

Reunite - International Child Abduction Centre

Mme CHRISTENSEN

Parent d'une victime

De heer COLLA Marcel

Voorzitter van de commissie voor de Buitenlandse Betrekkingen en voor de Landsverdediging van de Senaat

Mrs. COLLINS Catherine

Ministry of Foreign Affairs - United Kingdom

S.E.M. COLVIN D.H.

Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et de l'Irlande du Nord en Belgique

Mme CORNET d'ELZIUS Christine

Sénatrice

M. DAIF Mohamed

Sénateur

Mevr.de BETHUNE Sabine

Eerste Ondervoorzitster van de Senaat

Mme de BRUCHARD Sylvie

Première Conseillère auprès de l'Ambassade de la République française en Belgique

Mme DE CLERCK Martine

Directeur network CHILD FOCUS

M. DE DECKER Armand

Président du Sénat - Voorzitter van de Senaat - President of the Senate

Mevr. DEMARRE Hilde

Algemene Directie voor de Consulaire Zaken - Ministerie voor Buitenlandse Zaken - Brussel

Mevr. DEMOORTEL Annick

Direction générale des Affaires consulaires - Ministère des Affaires étrangères - Brussel

Mevr. DE ROECK Jacinta

Senator

Mevr. DE SCHAMPHELAERE Mia

Senator

Mme DE SCHRIJVER Isabelle

Directeur Opérations - Child Focus

Mme de T'SERCLAES Nathalie

Sénatrice

De heer DE VADDER Ivan

Journalist

Mme DE VROEDE

Premier substitut du Procureur du Roi - Tribunal de la Jeunesse - Bruxelles

Mme della FAILLE d'OREYE de LEVERGHEM Marie-Thérèse

Conseillère/Ministère de la Justice - Direction générale de la législation civile et des cultes - Service entraide judiciaire internationale - Bruxelles

Mme DOCK Stéphanie

 

M. DRAGANCEA Andrei

Premier secrétaire d'ambassade auprès de l'Ambassade de la République de Moldova en Belgique

M. DUBIÉ Josy

Questeur du Sénat - Président de la Commission de la Justice du Sénat

Mr. DUNCAN William

Permanent Bureau of The Hague International Law (Den Haag - Nederland)

Mme EL HAJJAJI Khadija

Plan International Belgium - Directrice Section francophone

M. ESCARTIN Abel

Troisième secrétaire d'ambassade chargé de la fonction consulaire auprès de l'Ambassade des Etats-Unis du Mexique en Belgique

M. FALLON Marc

Professeur à l'Université Catholique de Louvain-la-Neuve

Mme FRUTOS Patricia

Deuxième Secrétaire d'ambassade auprès de l'Ambassade de la République du Paraguay en Belgique

Mme FUMAL Elianne

Juge d'appel à la Jeunesse - Liège

M. GAUTIER J.

Conseiller au Ministère des Affaires étrangères - Bruxelles

Mevr. GRAULS Marleen

Adjunct-adviseur - Ministerie van Justitie - Brussel

S.E.M. GRISANTI Luis Xavier

Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Venezuela en Belgique

Mrs. HENNON An

ICPAC - Rathmines - Irlande

Mme HERZET Jacqueline

Membre de la Chambre des représentants

Mevr. HEYMANS Patsy

Missing Children international Network

Mme HOURIGAN Claudia

Collaboratrice de Mme Banotti

Mme HOTCHNER Virginia

Troisième secrétaire d'ambassade auprès de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique en Belgique

M. GRUSELLE Arnaud

Fondation pour l'enfance - Paris

Mevr. KAÇAR Meryem

Senator

Mevr. KESTELIJN-SIERENS Mimi

Senator

Mme KOUHMANE Sultana

 

Mrs. KRISTIANSEN Hanne

Ministry of Justice - Department of International Law - Danmark

Mevr. KUYKEN An

VZW SOS Ouderlijke Ontvoeringen - Vilvoorde

Mme LAMBRETH Irène

Conseiller général - Ministère de la Justice - Bruxelles

M. LEJEUNE Jean-Denis

Child Focus

M. LELIÈVRE Claude

Délégué général aux droits de l'enfant de la Communauté française

M. LIMET Olivier

Témoin

Mevr. LINDEKENS Kathy

Senator

Mme LIZIN Anne-Marie

Présidente de la commission de l'Intérieur et des Affaires administratives du Sénat

De heer LOZIE Frans

Voorzitter van de AGALEV-Senaatsfractie

M. MALMENDIER Jean-Pierre

Sénateur

Mme MANGAZA MOZA

 

M. MANGALA

Cuba

Mme MASSAMUNA Yvette

 

M. MEJLOUFI Fouad

Consulat général du Maroc

De heer MENS Bruno

Diensthoofd Afdeling Operationele Ondersteuning - Brussel

Lady MEYER Catherine

National Center For Missing And Exploited Children (Virginia - USA)

Mme MICHEL Bernadette

Centre féminin d'éducation permanente

De heer MOENS Guy

Voorzitter van het College van Quaestoren van de Senaat

Mme MOLAI

 

M. MONFILS Philippe

Président du Groupe PRL-FDF-MCC du Sénat

S.E.M. MUJICA Cantelar René Juan

Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République de Cuba en Belgique

Mme NAGY Marie-I.

Présidente du Groupe ECOLO du Sénat

Mrs. NEWMAN

National Missing Persons Helpline

Mr O'DWYER William

Department of Justice, Equality and Law Reform (Dublin - Ireland)

De heer OPLINUS Stefaan

Raadsheer bij het Hof van Beroep te Gent

De heer PAQUAY Philippe

Gastspreker

De heer RANS

Substituut-procureur-generaal

De heer RODRIGUES Rui

Gastspreker

Mme SAIDI

Députée bruxelloise

M. SAUBRY Abdeljalil

Chargé d'affaires - Ambassade du Royaume du Maroc à Bruxelles

Mevr. SCHOLIERS Tina

Algemene directie voor de Consulaire Zaken - Ministerie van Buitenlandse Zaken - Brussel

De heer SERRUS Johan

Voorzitter Rechtbank van Eerste Aanleg te Dendermonde

M. SITTON Pedro

Chargé d'Affaires de la République de Panama en Belgique

Mevr. STAPPERS Lieve

General Manager Child Focus

M. STEINER Robert

Conseiller auprès de l'Ambassade de la Confédération Suisse en Belgique

Mrs. TAYLOR Sheelagh

Director ICMEC - Letchworth - United-Kingdom

Mevr. THIJS Erika

Senator

S.E.M. ULLOA DE THUIN Alejandro

Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Honduras en Belgique

De heer VAN LOON Hans

Permanent Bureau van Den Haag voor Internationaal Privaat Recht (Den Haag - Nederland)

De heer VAN OUDENHOVE André

Procureur-Generaal - Hof van Beroep te Brussel

De heer VANDENBERGHE Hugo

Voorzitter van de CVP-Senaatsfractie

Mevr. VANLERBERGHE Myriam

Voorzitter van de SP-Senaatsfractie

De heer VERWILGHEN Marc

Minister van Justitie van België

M. VREBOS Pascal

Journaliste

M. WEIS Camille

Premier Conseiller auprès de l'Ambassade du Grand-Duché de Luxembourg en Belgique

Mr. WEITZEL Shaul

Generalbundesanwalt beim Bundesgerichtshof (Bonn - Deutschland)

Mme WILLAME-BOONEN Magdeleine

Présidente du Groupe PSC du Sénat

Mme ZAPPIA Angala Maria

Conseillère auprès de l'Ambassade de la République italienne en Belgique